Il n’existe pas de meilleur moyen de parfaire sa culture philatélique qu’en se plongeant dans la lecture de la presse et des publications anciennes, dans lesquelles se trouvent quantité d’informations précieuses et érudites.
C’est la raison pour laquelle nous republions chaque semaine une pépite issue de la littérature et que nous la partageons avec vous via notre newsletter.
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Actualités de la maison Calves
A vos calendriers ! Ce jeudi 11 septembre à 18h, notre vente flash revient avec une sélection de timbres choisis avec soin… à des prix pensés pour être particulièrement attractifs ! N’hésitez pas, en attendant, à consulter les timbres déjà en ligne sur notre site, dans notre rubrique Sélection de l’expert.
Nouveau dans notre sélection de l’expert :
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N°YT 169 - Orphelins - neuf** - SUP - signé et avec certificat Calves - 125 euros
N°YT 261c - La Rochelle - Type II - neuf** - SUP - signé et avec certificat Calves - 105 euros
Libération de Briançon - n° 1 à 9 - série complète - neufs** - SUP - signés Calves - 95 euros
À la poursuite du timbre idéal : chronique d’une illusion
Il y a plus de 80 ans, en mars 1941, Balasse Magazine publiait un papier d’humeur qui pourrait avoir été écrit hier. Son sujet : la quête obsessionnelle du timbre « parfait ». L’auteur s’y amuse à brocarder, non sans esprit, les « fétiches » de la philatélie - centrage, dentelure, oblitération, gomme… - et démontre comment ce culte de la perfection ouvre la voie aux truqueurs.
Nous partageons largement ce constat : à force de traquer l’état idéal, certains finissent par peupler leur collection de faux, de réparés ou de regommés. Nous pensons notamment à ce collectionneur des anciennes colonies françaises, qui n’acceptait que des timbres « pleine gomme originale, sans charnière ». Sa quête était vaine, la plupart des premiers timbres coloniaux, émis en très petites quantités, ayant été montés d’emblée sur charnière. Ce qui fait qu’il payait très cher des timbres regommés… et c’est à nous qu’il est revenu de l’en avertir. Cruelle désillusion.
Nous republions donc ce texte de 1941 parce qu’il dit avec humour une vérité qu’il est utile de garder à l’esprit : plus un collectionneur exige la perfection, plus il devient une proie idéale pour les faussaires. Bonne lecture !
“Nous sommes les adorateurs fervents de la déesse Philatélie. (…) Mais à l'ombre de son culte, quelques fétiches ont grandi, qui hantent nos cerveaux et troublent notre sommeil. (…)
C'est en premier rang le fétiche CENTRAGE. (…) Ses fidèles, dès qu'un timbre leur tombe sous la main, mesurent méticuleusement la largeur des marges, en haut, en bas, à gauche, à droite, puis enfin profèrent d'une lèvre dégoûtée « mal centré » et cette condamnation sans appel jette le pauvre timbre dans la masse méprisable des « quarts-de-cote ». (…)

Autre fétiches : DENTELURE, qui veut qu'aucune dent ne soit plus courte que sa voisine ; OBLITERATION, qui vise à la légèreté excessive, à l'auréole ; ce sont bien d'autres encore qui tous prétendent à la perfection. Et quand d'aventure un timbre répond aux exigences de ces terribles divinités, le fidèle prononce avec componction : « cette petite pièce-là vaut au bas mot le quadruple de la cote ! »
Chacun est libre, me direz-vous, d'offrir pour un timbre ou d'en demander le prix qu'il veut et de baser son appréciation comme il l'entend. Sans doute ! Mais qu'on y prenne garde ! Grâce à cette hiérarchie dans les perfections - je ne parle, bien entendu, que des timbres frais et intacts - on assiste à des écarts de prix allant du simple au décuple. Le collectionneur perd pied. Plus moyen de connaître la valeur même approximative ! La cote du catalogue ne constitue même plus une base ! D'où transactions tâtonnantes, pénibles... Et les vendeurs peu scrupuleux d'exploiter ce désarroi en faisant payer à des acheteurs trop naïfs des prix exorbitants.

D'autre part, des amateurs qui se croient à la page refusent ou renvoient avec dédain des timbres en tous points irréprochables, mais où ils ont trouvé eux des défauts offensants. Et le vendeur se voit obligé de reprendre - et avec ses excuses encore - des pièces qu'en toute sincérité il avait jugées belles.
La sévérité excessive, du moins pour les timbres classiques, constitue en outre une entrave sérieuse à l'étude. Qui prétend trouver toutes les nuances, toutes les variétés, toutes les oblitérations en exemplaires de « super-choix » ne progressera guère et se lassera bientôt de ses recherches stériles parmi des matériaux trop rares. D'ailleurs seuls quelques « seigneurs de la philatélie » pourraient, dans ces conditions, se former une collection. Les autres devraient se contenter de ce que les premiers délaissent, quittes à s'entendre dire un jour : « ça ne vaut pas grand 'chose, il n'y a pas un beau timbre ».
Un autre inconvénient - ou plutôt un réel danger c'est que pareilles exigences incitent les faussaires à réparer, à remettre à neuf, à truquer. Pareil travail n'eût pas « payé » sans cette chasse au timbre parfait, sans ce fétichisme né peut-être de la vogue des émissions modernes, que des administrations avisées « offrent » aux collectionneurs dans un état idéal.

Nos pères, ces pionniers, n'y regardaient pas de si près. Ils avaient tort sans doute - et telle collection ancienne contenant des pièces rarissimes déçoit par la qualité dès qu'on l'examine avec soin. Une réaction était nécessaire. Elle est venue. Mais à son tour elle a dépassé la mesure, en ne donnant droit de cité qu'aux pièces de luxe, aux pièces d'exposition, aux Kabinett-stücke » et autres superlatifs : voir à ce sujet les catalogues de vente...
Car enfin, il y a un critère, qui, pour n'être pas absolu, n'en est pas moins la base de départ du jugement à porter sur l'état d'un timbre : le défaut est-il inhérent à la figurine telle qu'elle est sortie de l'atelier de fabrication ? Pour l'oblitéré, l'oblitération est-elle telle que l'a voulue l'administration des postes ? (…)

Un fétichisme, plus néfaste que tous les autres parce qu'il menace l'existence même du timbre, c'est le fétichisme de la GOMME. « Un timbre neuf doit avoir sa pleine gomme originale. » C'est vite dit, mais la réalité est moins simple. Dans un lot de timbres anciens à l'état neuf, une moitié est sans gomme, originale... ou apocryphe ! l'autre moitié n'a qu'une gomme partielle, le « reste » a sa pleine gomme. Et tout cela, sauf ce « reste », doit être rejeté pêle-mêle. De beaux timbres neufs, frais, avec marges suffisantes ne sont pas dignes de la collection du puriste ; ils sont bons tout au plus pour ceux que leur moyens modestes obligent à acheter, sans enthousiasme, ces « laissés pour compte ».
Je sais ce que les fidèles du culte m'objecteront : la gomme est la meilleure garantie que le timbre n'a été ni lavé ni tripoté. Ce n'est pas mon avis : le « laveur » habile sera bien un adroit « regommeur » : il remettra de la gomme bien complète, bien « originale » ayant toutes les apparence de la vétusté. Bien plus, une gomme généreuse, quelque peu opaque, cachera parfaitement un amincissement rechargé, une fente réparée : c'est le faux cachet de provenance couvrant la marchandise frelatée. (…)

« Soit ! » me direz-vous. « Mais alors soyez logique avec vous-même. Echangez-moi les timbres au centrage parfait de votre collection contre les pièces décentrées de la mienne. Jetez à l'eau tous vos neufs et enlevez-moi cette gomme qui... cette gomme que... » Je n'en ferai rien, hélas ! je l'avoue. Ce seraient là deux opérations onéreuses, tant que mes idées iconoclastes ne seront pas adoptées par tout le monde. C'est-à-dire tant que les acheteurs exigeront la pleine gomme originale, tant que les vendeurs monnayeront le centrage parfait. Et comme ce n'est pas encore demain que cela changera, je m'incline, de très mauvais gré, devant les fétiches maudits.”
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Voir ce que les autres ne voient pas. Nous examinons toutes les collections, même les plus modestes, page après page. Parce qu’il arrive qu’un seul timbre change tout. Et notre travail consiste à le repérer.
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