Ballons montés : comprendre les subtilités qui changent tout
Newsletter de la maison Calves #65
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Ballons montés : comprendre les subtilités qui changent tout
Les ballons montés du siège de Paris comptent parmi les chapitres les plus captivants de la philatélie française, mais ils peuvent dérouter ceux qui s’y intéressent pour la première fois. Dans un article paru en 1930 dans Les Études Philatéliques, Arthur Debraux aborde le sujet de front et en expose avec clarté certaines subtilités : ballons non montés, lettres-journal, dépêches d’agence, cachets d’aérostiers… Un texte clair, précis, et toujours actuel qui constitue l’entrée idéale pour découvrir ce domaine incontournable. Bonne lecture !
“L’investissement de Paris qui devait être de longue durée et au cours duquel la population de la capitale française fit preuve d'une ingéniosité toujours à l'épreuve pour communiquer avec l'extérieur, commença le 18 septembre 1870. Avant même que l'investissement fut complet, le gouvernement de la Défense Nationale avait étudié divers moyens pour correspondre avec la province. Aussi dès le 21 septembre 1870, un premier départ fut-il tenté, mais l'enveloppe du ballon l'Union se déchira et une nouvelle ascension fut projetée pour le surlendemain avec le ballon Neptune monté par l'aéronaute Jules Duruof, seul. Le résultat de cette tentative fut heureux et le sphérique qui s'était élevé à 8 h. du matin de la place St Pierre, à Montmartre, atterrit sans incident quelques heures plus tard, à Craconville, près d'Evreux. Le hardi pilote avait pu ainsi transporter 125 kg. de dépêches dont certaines d'une importance capitale.

L'expérience ayant été ainsi satisfaisante, deux décrets datés du 26 septembre, définirent le régime des correspondances à destination de la province et de l'étranger et dont le transport devait être effectué par ballon. Une circulaire émanant de l'Administration des Postes, en date du 27 septembre, fixa le mode d'application des décrets dont la teneur peut être ainsi résumée.
1° Le transport des lettres était assuré par un service d'aérostats montés. Le montant de l'affranchissement était fixé à 20 centimes pour la France et l'Algérie. Les lettres pour l'Etranger, acheminées par les voies normales, après atterrissage du ballon en n'importe quelle contrée, étaient soumises au tarif ordinaire des lettres du poids maximum habituellement admis. Exemples : les lettres pour la Belgique étaient affranchies à 0,30 fr., celles pour la Grande-Bretagne à 0,40 fr., celles pour la Russie, à 0,80 fr., etc. Le poids maximum était limité à 4 gr. Tout pli d'un poids supérieur ou recommandé était refusé et les franchises administratives, tant civiles que militaires, supprimées, sauf lorsqu'il s'agissait de plis offrant un intérêt pour la conduite des opérations militaires ou d'ordre diplomatique. Toutefois, un certain nombre de lettres, insuffisamment ou non affranchies, furent admises et transportées par inadvertance. Les journaux et tous autres imprimés dont la circulaire ne faisait pas mention étaient admis comme lettres ordinaires.

2° Le transport des cartes-postales fit l'objet du deuxième décret du 26 septembre 1870 qui, en même temps, donna naissance à la carte poste jusque là inemployée. Cette carte devait porter d'un côté l'adresse du destinataire et sur l'autre la correspondance. Elle devait être en carton très mince du poids maximum de 3 gr. et mesurer au plus 11 cent. de long sur 7 de large. Le port était fixé à 10 c. pour la France et l'Algérie et d'après celui des lettres ordinaires pour l'Etranger. Contrairement aux lettres, ces cartes-poste devaient être transportées à l'aide de ballons non montés, mais un aérostat s'étant élevé dans ces conditions le 30 septembre 1870 et étant tombé aux mains de l'ennemi aux environs de Ville d'Avray, on renonça à l'emploi des ballons non montés. (…)

Les lettres destinées aux ballons montés furent en général soit les enveloppes-lettres auxquelles on avait accoutumé de recourir en temps normal soit des feuillets de papier mince ou pelure, repliés et réduits au format d'une lettre ordinaire, et portant adresse et timbre, soit encore des enveloppes très légères dont l'emploi fut infiniment moins fréquent. En principe la suscription « Par Ballon monté » devait être exigée, mais en raison du contrôle hâtif et de la tolérance nécessitée par les circonstances, elle fit assez souvent défaut, sauf lorsqu'il s'agissait d'un papier ou d'enveloppes fabriquées par l'industrie privée et sur lesquels cette formule était imprimée. En effet, plusieurs imprimeurs procédèrent à la fabrication et à la vente d'un certain nombre de formules d'aspect à peu près semblable et constituées par un papier léger, portant l'inscription « Par Ballon monté » à gauche, avec une case pour le timbre à droite et quelques fois un motif décoratif au milieu, en haut, représentant deux mains jointes et au-dessus « République Française, Liberté, Egalité, Fraternité ».

Puis vint la lettre journal constituée par un mince feuillet imprimé et résumant chaque jour, en caractères minuscules, les événements les plus saillants du siège. Comme pour les lettres, le poids maximum fut limité à 4 gr. Dans une partie laissée intentionnellement en blanc, l'expéditeur pouvait ajouter un certain nombre de lignes de correspondance manuscrite.
Le mérite de la création de la lettre journal revient à M. A. Jouaust, l'un des principaux éditeurs parisiens qui lança la « Lettre Journal de Paris, Gazette des Absents » et dont il fit 33 tirages pendant le siège et 48 au total. Bientôt d'autres feuilles, s'inspirant du même principe, furent éditées et si certaines eurent une durée éphémère, d'autres, au contraire, vécurent un assez long temps. Ce sont : Le Ballon Poste qui parut 21 fois, la Dépêche-Ballon 27 fois, L'Enveloppe Gazette 13 fois, Le Journal Ballon 4 fois, Le Journal Poste 17 fois, Le Montgolfier 1 fois, Le Soir 17 fois, etc. Signalons ici que les numéros 1, 6, 10, 31 et 32 de la Gazette des Absents sont ceux qui manquent le plus souvent.

La situation ne s'améliorant pas et le siège se poursuivant, les journaux parisiens firent à leur tour des tirages spéciaux, sur papier pelure, destinés eux aussi à être transportés par la voie des airs. Citons en quelques-uns : L'Ami de la France, L'Electeur Libre, Le National, Les Nouvelles, Les Nouvelles du Matin, Le Petit Journal, dont on ne connait qu'un unique tirage pour chacun d'eux; Le Journal d'Outremer (2 numéros), Le Journal des Débats, Le Journal Officiel (?), La Cloche et Le Moniteur des Communes qui tira plus de vingt numéros.
L'agence de presse Fournier, tira et expédia un certain nombre de feuilles d'information faites à l'aide d'une copie manuscrite reproduite à la polycopie, et l'Agence Havas, tira des feuilles imprimées, également expédiées en assez grand nombre - mais dont la valeur est néanmoins élevée car beaucoup furent détruites au cours des ans. On connait aussi certaines circulaires ayant un caractère officiel ou privé, rédigées pour les besoins de la Compagnie des Chemins de Fer de Paris-Lyon-Méditerranée (26 septembre) ; du Conseil Général des Hospices aux inspecteurs des Services des Enfants Assistés (26 novembre) ; des notes ou communications du Ministre des Finances aux directeurs des Manufactures d'Etat (10 décembre) et de la Nationale (Compagnie d'assurance). (…)

Les lettres par ballon monté portent en général le cachet de départ, à l'encre noire, du bureau de Paris ou de certaines localités de banlieue englobées dans la zone investie. Pourtant, plusieurs services du bureau où étaient centralisées les correspondances employèrent parfois l'encre rouge (Paris S. C.) ou bleue (Paris-Etranger). Ces cachets sont fort rares. On connait aussi, à l'encre rouge ou noire des cachets de la poste aux arrivées, du Grand Quartier Général, de l'Armée du Rhin, etc.

Les plis par ballons montés pouvaient être confiés soit à la Poste, soit au « Service des Aérostats Postaux ». Les plis confiés à ce dernier ne portent pas de cachet postal d'origine et sont seulement porteurs au verso d'un assez grand cachet administratif de forme circulaire, soit, en rouge « Républiques Française - aérostier-Nadar-Dartois-Duruof » soit encore en bleu « République Française, Dartois et Yon, aéronautes du Gouvernement ». (…)

Notons également l'existence de « Dépêches Réponses » de caractère officiel, connues en cinq types et qui sont fort rares. Leur but était de permettre une correspondance très limitée entre l'intérieur et l'extérieur et réciproquement à l'aide des mêmes moyens. L'expéditeur posait au destinataire une ou plusieurs questions et celui-ci devait y répondre par O pour oui et N pour non. On se heurta dans ce service à des lenteurs inévitables et à des difficultés d'ordre matériel.
Exception faites pour Le Jacquard et Le Richard Wallace qui eurent un sort tragique, la plupart de ces aérostats touchèrent terre dans de bonnes conditions. A part une demi-douzaine dont les pilotes furent seuls à bord, chacun d'eux donna place à un ou plusieurs passagers, voire même à des chiens. Le plus lourd chargement en dépêches fut assuré par « Le Colonel Charras » qui, piloté par Gilles, seul, emporta 460 kilogrammes de correspondance. Le plus court voyage fut accompli par le ballon sans nom, piloté par Racine, qui atterrit à Stains, à 12 kilomètres de Paris, après avoir tenu l'air vingt minutes. Le plus long voyage fut celui de Rolier pilotant « La Ville d'Orléans » et qui avait à son bord un passager M. Béziers, six pigeons voyageurs et 70 kilogr. de dépêches. Parti à 11 h. 40 du matin, le 24 novembre 1870, de la cour de la gare du Nord, il ne toucha terre qu'après 14 h. 40 de vol, à Lifjeld, en Norvège et à 3132 kilomètres de Paris, non sans avoir eu à lutter contre la tempête. (…)
Arthur DEBRAUX.”
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