Gagnez le bloc mythique de l’Exposition philatélique de Paris 1925 !
Newsletter de la maison Calves #69
Le Salon philatélique d’automne approche ! Du 6 au 8 novembre, nous aurons le plaisir de vous accueillir sur le stand que nous partagerons avec la Maison Le Timbre Classique. Et, d’ici là, nous vous vous réservons une surprise en lien direct avec un anniversaire historique.
Car 2025 marque le centenaire de la première grande exposition philatélique française, organisée à Paris en 1925. C’est au pavillon de Marsan, au Louvre, que fut présenté le tout premier bloc-feuillet français - une création pionnière, devenue l’un des emblèmes de notre patrimoine philatélique.
Et si ce bloc entrait dans votre collection ? À l’occasion du Salon, nous mettons en jeu un exemplaire original du bloc de Paris 1925 - ainsi que 5 exemplaires du livret spécial du Salon 2025, Mémoire postale des combattants de l’ombre, contenant le bloc Figures de la Résistance, numéroté et orné d’une dorure à chaud (tirage limité à 8 000 exemplaires).
👉 Participez dès maintenant : quelques secondes suffisent - et le 9 novembre, lors du tirage au sort, l’un de ces lots pourrait bien être à vous.
👉 Une fois votre participation validée, (re)découvrez l’histoire du bloc Paris 1925 : nous vous la racontons dans cette newsletter. Bonne lecture !


Actualités de la maison Calves
À noter dans vos agendas : notre prochaine vente flash sera mise en ligne jeudi 30 octobre à 18h00. Elle est encore en préparation, mais mais nous pouvons déjà vous promettre une sélection particulièrement variée… à des prix toujours aussi attractifs.
Nouveau dans notre sélection de l’expert
Carnet n°256-C1 - Sourire de Reims - neuf** - SUP - signé et avec certificat Calves - 395 euros
Paris 1925 : naissance du premier bloc-feuillet français
Printemps 1925. Paris bourdonne d’énergie. L’Exposition internationale des Arts décoratifs ouvre ses portes, les façades s’habillent de modernité, les ateliers d’art bruissent d’idées neuves. Dans cet élan, un autre événement se prépare au cœur du Louvre, dans le pavillon de Marsan : l’Exposition philatélique internationale.
Depuis la fin de la Grande Guerre, les philatélistes rêvaient d’un tel rendez-vous. La jeune Fédération des Sociétés Philatéliques Françaises, fondée trois ans plus tôt, l’avait appelée de ses vœux : une grande exposition, digne des salons artistiques, ouverte sur le monde. Le projet devient réalité du 2 au 12 mai 1925, sous le patronage du président Gaston Doumergue. Les médias philatéliques s’enthousiasment :
« Les plus éminents collectionneurs du monde entier enverront au pavillon de Marsan les plus belles feuilles de leurs albums, et les visiteurs de l’Exposition pourront admirer un ensemble de merveilles, tel qu’il n’en a jamais été réalisé jusqu’à ce jour. »
(L’Écho de la Timbrologie, n°702, 31 mars 1925)

Pendant onze jours, la capitale devient la scène mondiale de la philatélie. 400 collections venues de 32 pays s’y exposent. Le congrès de la toute jeune FSPF et celui du Congrès philatélique international s’y tiennent l’un après l’autre. Le Grand Prix revient à Henri Kastler, futur fondateur de l’Académie de philatélie, pour sa présentation consacrée à la guerre franco-allemande de 1870-1871.

Mais au-delà des récompenses, un souvenir domine cette exposition : un feuillet grand format, d’une élégance rare, devenu depuis un symbole.
Le premier bloc français : audace et modernité
C’est à cette occasion que la Poste émet ce qui reste aujourd’hui comme une révolution miniature : le bloc de l’Exposition philatélique de Paris 1925. Imprimé en rouge carmin sur papier blanc, il réunit quatre timbres de 5 francs au type Sage, encadrés d’un cartouche orné portant la mention :
“Exposition internationale de timbres-poste – Paris 1925”.
Une mise en page épurée, presque graphique, dans le style Art Déco.
Certains pays - le Luxembourg ou la Belgique - avaient déjà produit des feuillets commémoratifs, mais aucun n’avait osé aller aussi loin. Le bloc français se distingue à double titre : premier vendu exclusivement à l’intérieur d’une exposition philatélique, et premier à comporter des marges illustrées et une inscription commémorative.

Ce n’est donc plus une simple “mini-feuille”, mais un véritable objet de prestige. La Poste innove aussi sur le plan économique : vendu 25 francs, dont 5 francs pour l’entrée au salon, le bloc contribue au financement même de l’exposition. Un modèle repris plus tard à Strasbourg (1927), Pexip (1937), Citex (1949) ou Philatec (1964).
Un succès immédiat… pour un bloc très fragile
Le tirage du bloc est fixé à 50 000 exemplaires. À première vue, un chiffre conséquent. Mais dès l’ouverture du salon, c’est la ruée : la limite d’achat, d’abord fixée à cinq exemplaires par visiteur, doit être réduite à un seul tant la demande est forte. Le 7 mai, il ne reste déjà plus que 3 000 blocs ; le 10 mai, tout est vendu.
Mais la gloire a son revers : le bloc est grand - 140 × 220 mm -, fragile, et les albums de l’époque ne sont pas conçus pour un tel format. Alors, on improvise : certains le plient en deux pour le classer, d’autres appliquent des charnières aux quatre coins, quelques-uns le “raccourcissent”.
Presque tous les exemplaires ont souffert du temps. Beaucoup portent des plis d’angle, des taches de rouille, ou la trace d’un doigt humide sur la gomme - il faisait chaud, ce mois de mai 1925, et les blocs passaient de main en main. D’autres ont jauni, ou se sont déchirés. Et surtout, de nombreux blocs ont été détaillés, les marchands les ayant découpés pour vendre séparément les quatre 5 F Sage, cotés à l’unité dans les catalogues.
Enfin, les exemplaires oblitérés ou avec oblitération hors timbres sont beaucoup moins rares que les neufs, car nombre de visiteurs firent apposer le cachet commémoratif de l’exposition sur leur bloc.
Et bien-sûr : des faux et des reproductions fantaisistes
Bien entendu, le bloc n° 1 a donné lieu à de nombreux faux, de toutes époques et de toutes qualités. Certains, grossiers, sont de simples impressions modernes réalisées à l’imprimante ; d’autres, plus anciens, sont beaucoup plus réussis.
L’un des plus célèbres est l’œuvre de Georges Vassileff - imprimeur, marchand de timbres et escroc notoire - qui réalisa en 1937 une imitation particulièrement soignée. Habile, il prit toutefois soin d’inscrire la mention « faux » en bas à gauche de chaque timbre, sans doute pour éviter d’éventuelles poursuites si ses acheteurs venaient à lui reprocher sa “production”.

On rencontre également des blocs non dentelés, avec des timbres imprimés en bleu, qui intriguent souvent les collectionneurs. Il ne s’agit pas d’essais ni d’épreuves, mais de reproductions fantaisistes éditées par la société House of Stamps de Genève et distribuées gratuitement à l’entrée de l’exposition Philexfrance 1989, à titre purement promotionnel. Leur valeur est donc anecdotique.

A lire pour aller plus loin : Le bloc Paris 1925, Michel Melot, Timbroscopie n°117, octobre 1994 et Paris 1925 : le premier bloc-feuillet philatélique du monde, Bertrand Sinais, Timbres Magazine n°277, mai 2025.
👉 A l”occasion du Salon philatélique d’automne, tentez votre chance à notre jeu-concours ! Un authentique bloc de l’exposition de Paris 1925 vous attend, ainsi que 5 blocs numérotés Figures de la Résistance (tirage : 8 000 exemplaires).
Nouveau dans notre sélection de l’expert
Poste aérienne n°15 - Burelé - neuf** - SUP - signé et avec certificat papier Calves - 395 euros
N° 6f - Cérès - réimpression 1862 - neuve* - TB - avec certificat Calves - 295 euros
N° 2g - Cérès - réimpression 1862 - neuve* - TB - avec certificat Calves - 245 euros
Point de vue : la dernière vente Cérès, le symbole d’un marché en mutation
La maison Cérès Philatélie va clore dans quelques heures sa 200ᵉ vente sur offres. Un chiffre symbolique… et un tournant historique. Car Philippe Loeuillet, son dirigeant, a annoncé qu’il s’agissait de la dernière vente organisée par la maison. Avec elle, c’est une page de la philatélie française qui se tourne.
Fondée en 1947, la maison Cérès s’impose très tôt comme un acteur central du marché, en publiant dès l’après-guerre son propre catalogue de cotation, rapidement devenu une référence incontournable aux côtés d’Yvert & Tellier et Maury.
En 1976, sous l’impulsion de Roger Loeuillet, la maison inaugure ses ventes sur offres. Le succès est immédiat : les catalogues Cérès séduisent par la rigueur de leurs descriptions, la qualité de leurs sélections et une présentation soignée. Figure marquante du marché, Roger Loeuillet préside la CNEP de 1980 à 1992 et signe en 1989 le prestigieux Roll of Distinguished Philatelists. Son fils Philippe Loeuillet perpétue l’esprit de la maison tout en la modernisant, maintenant jusqu’à cette 200ᵉ édition - la dernière - le même niveau d’exigence.

Mais au-delà du seul cas de Cérès, cette annonce illustre l’évolution d’un modèle. Plusieurs maisons importantes ont cessé ces dernières années les ventes sur catalogues : citons par exemple Philatel, fondée par Jean-Claude Fourcaut, Corinphila Veilingen aux Pays-Bas ou encore Jamet-Baudot (dont le nom a ensuite été repris par Le Timbre Classique). Le format du catalogue papier, à la fois coûteux à produire et à expédier, s’efface progressivement. Même des acteurs internationaux comme David Feldman ne l’envoient désormais plus qu’à la demande.
D’un point de vue écologique, cette évolution se comprend aisément : moins de papier, moins d’encre, moins de transport. Mais sur le plan culturel et patrimonial, la perte est réelle. Ces catalogues n’étaient pas de simples supports de vente : ils formaient la mémoire vivante du marché, gardée d’une génération à l’autre. On y suivait le parcours des grandes pièces et les fluctuations des cotes - autant de traces désormais fragiles à l’heure du web.
Ce qui demeure certain, c’est que Cérès Philatélie laissera une empreinte durable. Dans les bibliothèques des collectionneurs, sur les étagères des clubs, dans les archives des passionnés, ses catalogues resteront des repères précieux de l’histoire du marché.
Nouveau dans notre sélection de l’expert
N° 1f - Cérès - réimpression 1862 - neuve* - TB - avec certificat Calves - 225 euros
N°YT 208 - Merson - neuf** - SUP - signé et avec certificat Calves - 225 euros
N°YT 321 - Atlantique-Sud - neuf** - SUP - signé et avec certificat Calves - 195 euros
N° 4d - Cérès - réimpression 1862 - neuve* - TB - avec certificat Calves - 185 euros
N° 3f - Cérès - réimpression 1862 - neuve* - TB - avec certificat Calves - 175 euros
Faites estimer votre collection par les experts de référence en France
Peut-être avez-vous passé des années à constituer une collection soignée, pièce après pièce. Ou peut-être avez-vous d’hérité d’un ensemble monté en albums, bien conservé. Aujourd’hui, vous envisagez de vendre. Mais à quel prix ?
Pour le savoir, nous vous proposons une analyse gratuite, sans engagement, et fondée sur la réalité du marché.
📩 Écrivez-nous via notre formulaire 👉 https://www.timbres-experts.com/pages/formulaire
📷 Joignez si possible quelques photos des pages des pages les plus significatives de vos albums (commencez par les timbres anciens et ceux accompagnés de certificats).
Bonjour,
Très bon article ; se replonger dans le contexte d'une émission de l'époque est toujours agréable à lire !
Le contexte de ce type d'émission est, je trouve, une lacune des catalogues de cotation.
Cela n'est pas leur but initial, mais dessiner le pourtour historique encadrant la volonté d'un tirage spécifique ne pourrait que renforcer l'attrait, et par conséquent la valeur projetée par les collectionneurs, sur ce type d'œuvre.
Quoiqu'il en soit, une potentielle suite d'articles sur les émissions liées à ces expositions pourrait être intéressant !
Merci et bonne journée à vous !
Ps: Une pensée pour Cérès ! Je n'étais pas client de leur catalogue, mais la concurrence et l'expertise qui, en principe, en découle est toujours une bonne chose, et donc la disparition de cette maison est regrettable.