Petits et grands secrets des timbres classiques de France
Newsletter de la maison Calves #44
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Petits et grands secrets des timbres classiques de France
En 1949, pour célébrer le centenaire du premier timbre-poste français, l’Administration des Postes a l’heureuse initiative de publier un petit ouvrage réunissant des contributions de certains des plus grands philatélistes de l’époque. Parmi ceux-ci, l’éminent Pierre Morel d’Arleux, qui donne toute la mesure de son érudition dans un article consacré aux timbres classiques de France. Nous vous en donnons ici quelques extraits qui vous aideront à reconnaître un tête-bêche même après séparation, à repérer des “timbres dentelés, non dentelés” ou encore à identifier quelques retouches et variétés célèbres. Bonne lecture !
Le tête-bêche que l’on peut reconnaître… même une fois séparé
“Tout le monde sait ce qu'est un tête-bêche, mais dans l'esprit de chacun il faut deux timbres pour former un tête-bêche. Contrairement à ce que vous pouvez penser, cela n'est pas toujours nécessaire. En effet, le tête-bêche est à proprement parler le timbre imprimé à l'envers dans la planche. Dès lors, s'il est possible de le distinguer de ses voisins rien ne vous empêchera de le classer comme tel même s'il est seul. Prenons un exemple. Le 80 cent. Empire non lauré de France possède un tête-bêche au 150e timbre d'un des panneaux de la planche. Il se trouve que ce timbre est très facilement reconnaissable par une tâche blanche allongée à la hauteur du nez de l'empereur. Dès lors. si vous le trouvez seul, ne manquez pas de le classer comme tel. S'il est accompagné de son voisin de gauche, il vous sera facile de ne pas le mettre à l'envers dans votre collection.

Il nous est arrivé à ce sujet une aventure amusante. Un collectionneur adresse un jour à un expert pour le faire signer un tête-bêche du 80 cent. de l'Empire sur lettre. Cet ami me monte la pièce. Connaissant la variété du 150e timbre, je lui montre la pièce. a lui disant : il est faux. Quelle n’est pas alors ma stupéfaction en l'examinant aux rayons ultra-violets que le propriétaire ou toute autre personne avant lui, ennuyée de ce défaut qu’elle prit pour une épidermure de son timbre, a cru bon d'effacer d'un coup de pinceau ce défaut. Son geste irréfléchi ou malhonnête n'a fait qu'abîmer une belle pièce et son timbre lui a été retourné non signé. La pièce était authentique mais altérée.
Les timbres non dentelés… qui sont en réalité des timbres dentelés
Vous entendrez quelquefois parler (…) de timbres dentelés, non dentelés. C'est une expression qui est surtout employée pour les timbres de l'Empire qui ont existé jusqu'en 1862, non dentelés puis dentelés. Or, il existe, de la deuxième période, celle où ils devraient être dentelés, des timbres non dentelés qu'il ne faudrait pas confondre avec ceux de la première. Les tirages ne sont pas les mêmes, la planche a pu être refaite, les teintes ont changé, le papier et la gomme également. Il existe ainsi au Musée Postal toute une série de demi-feuilles de l'Empire qui ne sont pas dentelées et qui appartiennent pourtant à cette période. Sur la planche entière, la distinction est facile, car haut et bas en marge de la feuille destinée à recevoir une dentelure sont imprimées avec le timbre deux croix dites repères de dentelure. Ces croix permettent d'utiliser avec un maximum de précision les peignes de dentelure et de confectionner ainsi des timbres bien centrés.

Retouches et variétés célèbres
Une retouche est une modification ou réparation effectuée sur un cliché de la planche d'impression lorsque celle-ci a subi un accident (heurt, cassure) ou lorsque celle-ci est usée. Cette restauration qui n’atteint presque jamais l'état exact de l'original provoque des variétés souvent recherchées.
La retouche la plus connue est celle des 4 larges du 40 cent. orange de 1849 de France. Par erreur on avait placé dans la planche aux cases 146 et 147 de la feuille de droite, deux clichés du 20 cent. Pour ne pas refaire toute la planche, les chiffres ont été bouchés et regravés. La confection d'une planche était à cette époque un travail long et coûteux, il ne faut donc pas s'étonner des soins minutieux pris pour rectifier et entretenir le plus longtemps possible ce précieux matériel. La planche de 1849 ayant servi à nouveau en 1870, on retrouve la même variété sur les 40 cent. du Siège de Paris.
Une autre retouche très recherchée est la retouche du 1 cent. Empire non lauré dans lequel le mot « Franc» a eu ses trois dernières lettres regravées. Dans ce travail l'A a été déplacé, l'N est plus petit et le C beaucoup plus grand, ce qui fait appeler cette variété le grand C. Il est situé à la 568 case de la feuille de gauche mais on ne le rencontre pas souvent. (…)
Parfois les timbres vivent longtemps avant que l'on se décide à corriger les accidents survenus en cours de tirage. C'est le cas du 20 cent. bleu Napoléon lauré dit « à la corne ». Cet accident a été longtemps pris pour une injure volontaire faite au régime, c'est peu probable.
Une variété beaucoup plus intéressante et plus rare est le même 20 cent. bleu dit « à la pipe ». La cassure très importante au moment de la retouche a été réparée. On peut trouver ce timbre dans un grand nombre d'états différents et suivre ainsi sa vie au jour le jour.
L'accident du 1 cent. Napoléon lauré dit « à la cigarette » est du même ordre ; relativement commun sur les timbres de France, il est rare sur le colonial.

Pierre Morel d’Arleux.”
Extraits de l’article publié dans l’ouvrage Poste et timbre-poste, Centenaire du timbre-poste français, 1849-1949.
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