Parmi ces 4 timbres, saurez-vous identifier ceux à ne surtout pas acheter ?
Newsletter de la maison Calves #16
Nous vous proposons cette semaine de relever un défi. Imaginez la situation suivante : vous souhaitez compléter votre collection avec un n°18 (Empire, un franc carmin) et vous hésitez entre quatre timbres différents. Le problème est qu’il n’y en a qu’un seul qui soit véritablement authentique… et trois autres dont il faut éviter l’achat. Saurez-vous faire le bon choix ?

Vous trouverez ci-dessous la réponse à cette petite énigme. Si vous avez identifié le “bon” timbre parmi les quatre, toutes nos félicitations : vous êtes un philatéliste averti ! Si ce n’est pas le cas, ne vous inquiétez pas : la philatélie est un domaine où de nombreux faussaires ont exercé leurs talents et il peut être difficile de séparer le bon grain de l’ivraie. En revanche, suivez ce conseil : achetez de préférence des timbres signés d’experts reconnus et/ou accompagnés d’un certificat. Il s’agit du meilleur moyen pour éviter de regrettables erreurs d’appréciation.
Si cet article vous intéresse, n’hésitez pas à le commenter, à le “liker” ou, mieux encore, à le transférer à d’autres philatélistes ou à le partager sur vos réseaux. Vos réactions sont pour nous une source très utile d’information : elles nous aident à comprendre quels articles vous intéressent et à choisir les thématiques que nous aborderons dans nos prochaines newsletters.
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Quels étaient les 3 timbres à ne surtout pas acheter ? Voici la réponse !
Le “Un Franc Empire” (dit aussi n°18) est le tout premier à proclamer l’avènement du Second Empire : il apparaît dans les bureaux de poste fin août 1853, soit huit mois seulement après le plébiscite ayant fait de Louis-Napoléon Bonaparte un empereur.
Pourquoi est-il rare ? Tout simplement parce qu’il est resté peu de temps en circulation : en raison d’un changement d’un tarif, il est en effet retiré des bureaux de poste dès juin 1854 et est ensuite remplacé par un timbre ayant une valeur faciale de 80 centimes (le n°17A du catalogue Yvert et Tellier).
Au total, ce ne sont pas plus de 963 000 exemplaires du n°18 qui ont été imprimés, ce qui justifie la cote élevée que lui accorde la catalogue Yvert et Tellier : 3 400 euros.
Venons-en à présent aux timbres qui nous intéressent plus particulièrement aujourd’hui.
Celui qu’il ne fallait acheter sous aucun prétexte est celui ci-dessus. Pour quelle raison ? Regardez attentivement le bas du timbre, et plus précisément la valeur faciale. Entre les caractères 1 et F, on aperçoit deux chiffres “8” qui se dessinent… La conclusion s’impose d’elle-même : ce timbre est en réalité un n°17A (c’est-à-dire un timbre à 80 centimes) que l’on a repeint afin de le faire passer pour un n°18. Le n°17A étant beaucoup plus courant que le n°18 (avec un tirage de 9 940 000 exemplaires), ce trucage est particulièrement fréquent. Quant à la valeur d’un timbre ainsi transformé, elle est quasi-nulle.

Le timbre ci-dessus vaut mieux que le précédent, car il a au moins le mérite d’être authentique. En revanche, le problème est qu’il s’agit d’un exemplaire fortement réparé : les marges, si belles à première vue, ont été refaites. Comment s’en aperçoit-on ? Tout simplement en s’intéressant à la partie gauche du timbre, là où se trouvent les oblitérations “gros points carrés’. Le faussaire, en effet, n’a pas trouvé une encre identique à celle d’origine pour redessiner l’oblitération sur la partie de timbre rajoutée. Elle est grise et translucide, alors qu’il faudrait qu’elle soit noire et opaque. Quant à la valeur d’un timbre ainsi restauré, elle n’excède pas 10 % de la cote, en raison de l’ampleur de la réparation.

Voici enfin le timbre qui était sans doute le plus difficile à identifier : il s’agit en effet… d’une réimpression avec fausse oblitération. Rappelons rapidement l’histoire des réimpressions : en 1862, Rowland Hill (le créateur britannique du timbre-poste) demande à la France des timbres de ses premières émissions pour ses archives. Or, on s’aperçoit qu’aucun spécimen de celles-ci n’a été conservé. On demande donc à Hulot, responsable de l’Atelier du timbre, de réimprimer les timbres manquants, parmi lesquels le n°18, qui fait l’objet d’un retirage de 6 000 exemplaires. Malgré la faiblesse de ce chiffre, les réimpressions du n°18 intéressent moins les collectionneurs que les originaux. C’est pourquoi des faussaires ont l’idée de les revêtir de faux cachets pour les faire passer pour des oblitérés.
Comment faire pour ne pas tomber dans le piège ? Pour commencer, les réimpressions du “Un Franc Empire” ont un dessin plus net, plus précis que celui des originaux. Mais surtout, elles ont une particularité : le papier utilisé ayant rétréci au séchage, elles sont beaucoup plus étroites (d’un demi-millimètre environ). Enfin, lorsqu’on les expose aux ultraviolets, le papier prend une teinte grisâtre, là où l’original est beaucoup plus lumineux.


Vous l’avez compris : le seul timbre original et sans trucage (et celui qu’il fallait donc acheter) est celui ci-dessus. Bravo, de nouveau, si c’est celui que vous avez choisi. De manière générale, sachez que les trois autres timbres nous avaient été confiés récemment pour expertise et avaient été achetés comme authentiques par des collectionneurs… Dans ce contexte, nous ne pouvons que vous répéter le conseil que nous vous avons déjà donné : privilégiez toujours, pour vos achats, des timbres signés d’experts reconnus et/ou accompagnés d’un certificat. Il s’agit de la meilleure manière de vous épargner des déconvenues.
A lire : Le 1 F Empire, Michel Melot, Timbroscopie n°116, septembre 1994.
Nous avons réalisé, il y a quelques années, une vidéo, en partenariat avec notre chambre syndicale (la CNEP), portant précisément sur le “Un Franc Empire”. Nous sommes heureux de vous la proposer de nouveau. Vous y trouverez des informations complémentaires (concernant notamment les faux Sperati), présentées par notre expert Alain Jacquart. Bon visionnage !
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Tout commence en 1943 avec Roger Calves, élève d’Aimé Brun - figure fondatrice de l’expertise philatélique moderne. Son exigence et son savoir-faire sont ensuite transmis à Christian Calves et Alain Jacquart, qui font aujourd’hui référence dans le monde philatélique.
➡️ En 2024, La Poste française rend hommage à cette histoire en émettant un timbre officiel à l’effigie de Roger Calves — un honneur rare, partagé par peu d’experts philatéliques.
Bonjour,
Sous quel type d'UV observer le n°18, ondes courtes ou longues ?
Petite observation, pour la réimpression faussement oblitérée, on voit qu'il y a un espace important entre les chiffres 6 et que le nombre tout entier est placé n'importe comment (au bord au lieu du centre !)
Merci pour vos commentaires et articles très intéressants. Dans le film d'expertise de timbre le monsieur nous parle de solvant afin de tremper le timbre dedans. Il nous dit que c'est une méthode infaillible pour détecter les retouches et autres trucages qui baissent la côte du timbre. Mais de quel solvant s'agit-il exactement ? Merci pour votre réponse