Ces timbres de France que vous ne trouverez jamais dans les catalogues
Newsletter de la maison Calves #43
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Ces timbres de France que vous ne trouverez jamais dans les catalogues
“La semaine dernière, nous vous avons présenté un article sur les timbres de Counani, extrait de l’ouvrage de référence de Georges Chapier, Les timbres de fantaisie et non officiels. Cette semaine, nous poursuivons sur cette thématique en vous proposant une sélection de timbres français que vous avez probablement déjà croisés et qui ont dû vous intriguer, car introuvables dans les catalogues. Cet article vous permettra de découvrir l’histoire de ces timbres qui, bien qu’ils ressemblent à des timbres-poste classiques, sont en réalité des vignettes aux origines étonnantes : monarchistes, féministes… ou même créées de toute pièce par un célèbre marchand de timbres. Vous découvrirez également que certains timbres de la Libération, encore répertoriés comme tels dans le catalogue Mayer, ne le sont pas du tout... puisqu’ayant été émis en 1942 ! Bonne lecture !”
Emission du comte de Chambord.
En 1875, alors que la vie de la 3e République ne tenait encore qu’à un fil, fut émise une série de vignettes à l’effigie du comte de Chambord. qui étaient destinées a être utilisées à titre de propagande et même peut-être, à servir de timbres-poste en cas de succès du prétendant.

Les timbres de Boulanger.
En 1887, le général Boulanger, devenu ministre de la guerre, tenta de s'emparer du pouvoir à la faveur de la grande popularité qu'il avait su acquérir en flattant l'esprit nationaliste d'une partie de la population. Cette tentative de dictature échoua assez piteusement, et l'agitation se calma aussi vite qu'elle était née, mais elle a laissé des traces dans les albums des amateurs de curiosité sous la forme d'une série de timbres imprimée par un entrepreneur allemand qui devait être utilisée si les projets de Boulanger avaient pu être menés à bonne fin.

Arthur Maury, dans son Histoire des Timbres-Poste Français avait signalé aussi que des vignettes au type Sage avaient été imprimées avec le buste du général Boulanger à la place de le valeur, celle-ci figurait, en noir, dans la partie supérieure.
Les « Poneys Poste ».
En 1893, une entreprise privée fut créée au capital de 100.000 francs, en vue de conduire, moyennant une légère redevance, jusqu'aux wagons-poste des services de nuit, les lettres urgentes déposées dans les bureaux de tabac par des expéditeurs pressés.
Les correspondances étaient transportées dans des voitures légères traînées par de petits chevaux.
Cette entreprise fit imprimer, pour faciliter la perception, par les débitants de tabac, de la redevance réclamée à ses clients, des vignettes vendues 10 centimes portant la légende « Poneys Poste Abonnement » et représentant une tête de cheval. Ces vignettes auraient été vues en noir sur blanc, brun sur blanc et noir sur bleu-vert.
Les expéditeurs qui pouvaient grouper dix lettres prenant la même direction ne payaient que 50 centimes ; une vignette spéciale tirée en brun sur blanc, avec une tête de cheval au centre d'une étoile à cinq branches et contenant les lettres « S.C.S.C.D. » fut émise à cet effet. Elle portait l'indication 0,50.
Les vignettes étaient souvent oblitérées en même temps que les timbres à côté desquels elles étaient apposées, à l'aide des cachets d'ambulants.
Vers la même époque fut créée à Lyon une société du même genre qui fit usage de vignettes rectangulaires tirées en noir sur rose, portant la légende « Courrier express Rémond et Cie, Paris et direction, 10, rue Lafont et 11, rue Pizay ». Une autre entreprise, organisée également à Lyon, utilisa des vignettes rectangulaires en noir sur gris-bleu contenant la mention « Courrier de Paris et direction, jusqu'à 6 h 45, 26, place Tolozan. »
Mais l'administration des postes finit par prendre ombrage de l'activité de ces dernières sociétés et y vit une atteinte à son prestige. Aussi, durent-elles cesser bientôt leurs services, dont seules les quelques vignettes conservées par les collectionneurs rappellent le souvenir.
Vignettes féministes.
En 1901, la société « Le Suffrage des Femmes » présidée par Mme Hubertine Auclert, voulut donner la réplique au timbre-poste du type « Droit de l'Homme » de Mouchon, qui était alors en cours. Elle fit imprimer à cet effet des vignettes dentelées, représentant un homme habillé à l'antique, appuyé sur une sorte de plaque portant la mention « Droits de la Femme ». Cette vignette était tirée en bleu clair, bleu foncé et rouge.
Cinq ans plus tard, la même société mit en circulation des vignettes également dentelées représentant un homme et une femme déposant ensemble leur bulletin de vote dans une urne, avec au fond, un soleil portant la légende « Suffrage Universel », préfiguration symbolique de la réforme qui devait seulement se réaliser trente-neuf ans plus tard. Cette vignette existe en bleu, brun, rouge-brun et violet.
Vignettes Maury.
Le célèbre marchand de timbres Maury avait eu l'ingénieuse idée de faire imprimer, dans un but de propagande, une vignette reproduisant son portrait avec la légende « Serbmit - Sirap à Yruam ».
Bien des chercheurs pâlirent sur cette mystérieuse inscription, qui, lorsqu'on la lisait à l'envers, signifiait tout simplement « Maury à Paris - Timbres ». On connaît 3 types différents dentelés et non dentelés en couleurs diverses.

Les Timbres de l'Etat Flamand.
En novembre 1942, des familiers du Maréchal Pétain tentèrent, on le sait, de le décider à partir pour Alger, en lui faisant ressortir que les Allemands avaient rompu la Convention d'Armistice en occupant la zone dite « libre » et en nous forçant à démobiliser le peu d'armée qui nous restait. Certaines personnes lui assurèrent aussi que les Allemands projetaient de détacher le Nord de la France en l'intégrant à un Etat Flamand, dont la création était envisagée.
A l'appui de ce dernier point, et pour essayer de persuader le Chef de l'Etat, ils eurent l'idée machiavélique de surcharger faussement des timbres Français en cours de la mention « Vlaamsche Staat » signifiant « Etat Flamand » et d'un lion héraldique avec une nouvelle valeur en pfennigs.
Ces timbres furent présentés au Maréchal comme ayant été surchargés par les Allemands. Mais le chef de l'Etat ne se laissa pas convaincre et l'affaire en resta là.

Georges Chapier.
Texte publié dans son ouvrage de référence : Les timbres de fantaisie et non officiels, éditions de L’Echangiste universel”
Nouveau dans notre sélection de l’expert :
N°YT 733b - Marianne de Gandon - à la bretelle - neuf** - SUP - signé Calves - 53 euros
Très intéressant, merci beaucoup