L'histoire mouvementée des timbres surchargés "France Libre " de Madagascar
Newsletter de la maison Calves #33
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A la demande de la maison David Feldman, la maison Calves a signé ou émis des certificats pour un grand nombre des lots à la pièce présentés dans les sections dédiées à la France et à ses anciennes colonies. Dans ce cadre, nous vous proposons de découvrir, dans cette newsletter et dans les suivantes, l’histoire (souvent passionnante) qui se cache derrière certaines de ces pièces emblématiques.
Nous commençons notre série d’articles par une pièce qui fait se rencontrer la philatélie et la grande histoire : le seul panneau de 25 timbres connu du timbre de Madagascar “20 francs chef Sakalave” surchargé “France Libre”.
Comme d’habitude, si cet article vous intéresse, n’hésitez pas à le commenter, à le “liker” ou, mieux encore, à le transférer à d’autres philatélistes ou à le partager sur vos réseaux.
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L’histoire mouvementée des timbres surchargés “France Libre” de Madagascar

Les timbres peuvent parfois être de véritables témoins de l’histoire. C’est le cas des timbres surchargés « France Libre » des anciennes colonies françaises, qui évoquent l’époque de la Seconde Guerre mondiale, où, après la défaite de 1940, la France a su relever la tête et continuer le combat grâce à ses colonies.
À l'issue de la débâcle de juin 1940, la France est divisée entre la zone occupée et la “zone libre”, sous le contrôle du régime de Vichy. Selon les termes de l'armistice du 22 juin 1940, les territoires de l’espace colonial français restent sous la souveraineté de Vichy. Cependant, dès l'été 1940, certaines colonies et territoires d'outre-mer commencent à se rallier à la France libre. À la mi-1943, la quasi-totalité du territoire colonial a ainsi rejoint la France libre, à l’exception notable de certaines possessions asiatiques, dont l'Indochine française.
Dans ce contexte, la philatélie joue un rôle crucial. Dans chaque colonie qui se rallie à la France libre, des ordres sont donnés pour surcharger les timbres avec la mention « FRANCE LIBRE ». L'Afrique équatoriale française (AEF) ouvre la voie : un arrêté du gouverneur général, daté du 12 septembre 1940, stipule que les timbres-poste de l'AEF porteront, en surcharge, le mot « LIBRE » après « Afrique équatoriale française ». C’est ensuite le tour du Cameroun où le général Leclerc ordonne de surcharger les timbres « Cameroun français » et « 27-8-40 », date de la prise de contrôle par les Français libres.
Ces initiatives remplissent un double rôle. D'une part, elles affichent le ralliement des territoires à la France Libre, affirmant au monde que cette dernière continue de combattre et contrôle d'importantes régions en Afrique, en Amérique et en Océanie. D'autre part, elles servent un but financier : une partie des timbres surchargés est envoyée vers les pays alliés. pour être vendue aux collectionneurs. Même en pleine guerre, un marché existe en effet pour ces timbres à Londres et à New York, où se trouve un comptoir spécialisé, la « F-L Stamp Company ». La vente de timbres-poste constitue ainsi une source de revenus non négligeable pour la France Libre, qui connaît alors de graves difficultés financières.
Pour ce qui est de Madagascar, le basculement a lieu en 1942. En mai de cette année, les forces de Churchill débarquent à Madagascar, une opération décidée sans prévenir la France libre de De Gaulle. Londres cherche ainsi à éviter certains échecs passés, les opérations menées conjointement avec les FFL à Dakar et en Syrie n’ayant pas donné les résultats escomptés. Les troupes vichystes se rendent en novembre 1942 mais ce n'est qu'en janvier 1943 que le pouvoir est remis, sur l’insistance de De Gaulle, au général Paul Legentilhomme, représentant de la France libre.

Conformément aux pratiques des colonies ralliées, des dispositions sont alors prises pour surcharger tous les timbres en stock avec « France Libre ». Legentilhomme signe un arrêté le 19 janvier 1943, ordonnant l’impression de cette surcharge sur les timbres de Madagascar et de ses dépendances. Au total, 51 timbres bénéficieront de cette surcharge, incluant 30 timbres-poste, 10 timbres aériens et 11 timbres-taxe. Les tirages sont relativement limités. De plus, certains timbres ayant été détruits dans un incendie à Alger, lors d’une escale de l’avion les transportant vers Londres, la quantité exacte de timbres ayant été réellement mise en circulation est inconnue.

Parmi ces timbres, un se distingue particulièrement : le timbre de 20 francs bistre et bleu représentant le « Chef sakalave », avec surcharge rouge. Son tirage ne s’élève qu’à 8 625 exemplaires, et il n’a pas été vendu aux guichets comme les autres. En effet, ce timbre a fait l'objet d'une vente aux enchères publique au profit du Fonds d'armement des armées du général de Gaulle, avec une mise à prix de 100 francs, une somme importante à l’époque.
La majorité des exemplaires ayant été vendue à l'unité, la pièce présentée aujourd'hui, un panneau de 25 exemplaires, est unique. Cette spécificité en fait à la fois une des pièces emblématiques de la collection des timbres surchargés France Libre et un témoignage rare de l’histoire tumultueuse de Madagascar pendant la Seconde Guerre mondiale.
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Tout commence en 1943 avec Roger Calves, élève d’Aimé Brun - figure fondatrice de l’expertise philatélique moderne. Son exigence et son savoir-faire sont ensuite transmis à Christian Calves et Alain Jacquart, qui font aujourd’hui référence dans le monde philatélique.
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