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L’étonnante histoire des timbres d’hôtels suisses
Lorsque l’on évoque les plus grandes raretés de la philatélie suisse, des noms comme la Colombe de Bâle ou le Double de Genève viennent immédiatement à l’esprit. À juste titre. Mais il existe d’autres timbres tout aussi rares, bien que méconnus de la majorité des philatélistes : les timbres d’hôtels. Certains ne sont attestés sur lettre qu’en quelques exemplaires, et sont recherchés comme le Gral par les spécialistes. C’est à leur histoire étonnante que Marcel Périer consacre un article très documenté, dans le magazine Le Philatéliste du 1er juillet 1943. Nous vous le proposons ici dans son intégralité. Bonne lecture !
“Il existe une catégorie particulière d'émissions aujourd'hui très appréciées de certains spécialistes. Il s'agit de celles des hôtels suisses, situés en montagne, et éloignés des centres habités qui, pour se faire rembourser par leurs clients les frais de transport de leur courrier jusqu'au bureau de poste le plus proche, s'avisèrent de vendre des timbres spéciaux, créés par eux à cet effet.
Ces émissions, bien que d'origine privée sont très intéressantes du point de vue philatélique, car elles furent, à partir de 1864, sinon officiellement autorisées, du moins tolérées par l'administration des postes, jusqu'en 1883. Bien entendu, ces vignettes n'avaient pouvoir d'affranchissement que pour le trajet de l'hôtel au bureau de poste le plus proche ; les timbres normaux en cours devaient les accompagner sur les lettres. Les enveloppes ainsi affranchies sont devenues extrêmement rares, ainsi d'ailleurs que les exemplaires oblitérés. Selon les cas, vignettes et timbres étaient annulés par les cachets privés des hôtels, ou bien recevaient, à l'arrivée au bureau de poste, les oblitérations normales.
Ce fut l'hôtel du RIGHI-KALTBAD qui, en I864, lança cette innovation. Le Righi, situé dans le canton de Schwyz, entre les trois lacs de Zoug, de Lucerne et de Löwertz, est un des points les plus connus de la Suisse. L'hôtel du Kaltbad est situé à 1.440 mètres d'altitude, sur la ligne du chemin de fer à crémaillère. On utilisa une vignette, sans valeur indiquée portant au centre une rose des Alpes, dans un cadre ovale où s'inscrit le nom de l'établissement.
La vignette, tirée par feuille de cent, était vendue 15 centimes. En cours
jusqu'en I871, elle existe en trois états (rouge non dentelé, pourpre ou rouge dentelé, carmin dentelé). Un cachet à date octogonal, apposé en bleu, servait d'oblitération. Les faux sont non dentelés ; impression confuse, fleur mal dessinée.

Dans le même groupe de montagnes du Righi, le RIGHI-SCHEIDECK se trouve à 1.607 mètres d'altitude, à une demi-heure de chemin de fer du Kaltbad. Son “Kurhaus”, ou maison de traitement, est très fréquenté, nous dit le Boedecker, et recommandable pour un séjour prolongé. Nous ne nous y arrêterons cependant que le temps nécessaire pour enregistrer les émissions de cet hôtel.
En 1867, paraît un timbre rose représentant une enveloppe placée dans l'ovale formé par une ceinture mentionnant le nom de l'hôtel et de son propriétaire, J. Müller (faut-il en inférer que les hôtes se « serraient la ceinture ›?). Les années suivantes, ont lieu plusieurs changements de couleur (vert en 1868, rose terne en 1870, bleu pâle en 1871). Les vignettes recevaient un cachet rectangulaire noir. Timbres employés jusqu'en 1881.

Sautons d'un pic à l'autre : nous voici au RIGHI-KULM ; le Kulm est le point le plus élevé de la chaîne, atteignant 1.800 mètres d'altitude. « Sur des sommets comme le Righi-Kulm, écrivait Hugo dans Les Alpes, il faut regarder, mais il ne faut plus peindre. Est-ce beau ou est-ce horrible? Je ne sais vraiment. C'est horrible et c'est beau tout à la fois. Ce ne sont plus des paysages, ce sont des aspects monstrueux. L'horizon est invraisemblable, la perspective est impossible ; c'est un chaos d'exagérations absurdes et d'amoindrissements effrayants. »
Plusieurs vignettes non dentelées sont émises en 1870 par l' « Hôtel du Righi-Coulm : de même que le timbre de Kaltbad de I864, elles ont pour sujet unique une rose des alpes. On distingue plusieurs types (…).

Du canton de Schwyz, où trône le Righi, la mode des timbres d'hôtels gagne le canton d'Uri. Dans la vallée de Maderan - MADERANER THAL -, qui s'ouvre à l'est d'Amsteg, on trouve un hôtel à 1,334 mètres d'altitude, au milieu des forêts. De 1870 à 1874, cinq timbres ont paru, représentant tous une vue de la vallée dans un cadre ovale, et ne se distinguant que par certains détails. En cours jusqu'en 1883.

En 1873, c'est autour de l'hôtel de BELALP, situé à 2.137 mètres d'altitude au pied du Sparrhorn, et non loin du tunnel du Simplon. Ces timbres présentent l'hôtel lui-même, dans un fond de montagnes ; ils n'étaient pas oblitérés.
La même année 1873 un hôtel du STOOS, situé à 1.300 mètres d'altitude dans la région de Brunnen, sur la ligne du Gothard, employa un timbre rond, portant la légende “Hôtel-Pension Stooss, ob Brunnen Ct. Schwyz” ; cette vignette, qui avait à peine un centimètre de circonférence, est rarissime. On ignore son prix de vente.

En 1877 six timbres paraissent, au type “cor de poste” avec “Kurort Stoos” et le nom du propriétaire, C. Müller, dans des banderoles. Pour oblitérer ces timbres on employa successivement : en été ; le cachet du bureau télégraphique de Stoos ; ensuite deux types de cachets privés circulaires.

Ici s'arrête la nomenclature des timbres d'hôtels qui ont réellement servi pour la rémunération du service rendu par le transport des lettres. L’usage de ces timbres fut interdit par un décret fédéral du 26 septembre 1883. Mais il n'y en eut pas moins des émissions, postérieurement à cette date, soit sous la forme de réimpression, soit sous celle de figurines de types nouveaux, dans la plupart des établissements précités, ainsi que dans quelques autres. (…)
Marcel PÉRIER.”
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