Quel avenir pour les catalogues de timbres ? Vos réponses nous ont surpris.
Newsletter de la maison Calves #68
Cette semaine, ce n’est pas nous qui parlons des catalogues… c’est vous. Plus de 300 d’entre vous ont répondu à notre sondage - et vos réponses bousculent bien des idées reçues. On pensait les philatélistes attachés aux traditions, fidèles à leurs habitudes ? Erreur. Vous réclamez du changement.
Nous avons lu attentivement vos critiques, vos idées, vos témoignages de satisfaction. Et parce que chaque mot compte, nous vous en proposons une synthèse détaillée ci-dessous. Comme d’habitude, si cet article vous intéresse, n’hésitez pas à le commenter, à le “liker” ou, mieux encore, à le transférer à d’autres philatélistes ou à le partager sur vos réseaux. Bonne lecture !
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Faut-il vraiment encore un catalogue tous les ans ?
C’est la question principale qui ressort de notre sondage. En effet, la moitié des répondants (50 %) ne comptent pas acheter le catalogue Yvert et Tellier 2026. À l’inverse, 34,9 % prévoient de le faire prochainement, tandis que 15,1 % l’ont déjà acquis. La plupart ne renoncent pas au catalogue, mais espacent leurs achats.
« Je l’achète tous les trois ou quatre ans »
« Je le renouvelle tous les cinq ans environ »
« Achat 1 année sur 2 »
L’achat du catalogue, autrefois systématique, devient désormais de plus en plus périodique. Pour justifier ce changement de rythme, la question de la stabilité des cotes revient avec insistance :
« Les cotes n’évoluent plus assez vite pour avoir besoin d’acheter le catalogue tous les ans. »
« Chaque nouveau catalogue indique les mêmes cotes que les précédents, donc c’est inutile de l’acheter. »
« Il n’y a aucun intérêt à dépenser autant pour pratiquement aucun changement significatif dans les cotes. »
« Trop peu de changement par rapport aux éditions précédentes. »
Il est vrai qu’il est loin, le temps des années 1970 ou 1980, où certains timbres pouvaient prendre 30 ou 50 % d’une année sur l’autre, et où les collectionneurs qui ne l’achetaient pas étaient dépassés. Aujourd’hui, la stabilité est de mise, à part quelques évolutions que l’on pourrait qualifier de cosmétiques. De ce fait, vous avez l’impression de retrouver de nombreuses pages à l’identique d’une année sur l’autre, notamment pour la période moderne.
« Je possède déjà un exemplaire datant d’il y a quelques années ; c’est un gâchis écologique que de racheter un catalogue de centaines de pages chaque année. »
Dans ce contexte, une question se pose : faut-il vraiment un catalogue chaque année ? Sur le papier, espacer les éditions paraît logique : à quoi bon republier si les cotes ne bougent pas ? Mais la réalité actuelle du marché est telle qu’on pourrait attendre longtemps une réédition. Et à trop vouloir temporiser, on finit parfois par tout arrêter. Le cas du catalogue Maury le rappelle : repris en fanfare par Spink en 2016, il passe à un rythme biennal en 2020… avant d’être mis en sommeil après l’édition 2022-2023. Preuve qu’en philatélie comme ailleurs, ralentir le tempo, c’est parfois risquer de perdre le souffle.

L’ajout de nouvelles rubriques est-il la solution ?
Face à la difficulté de faire évoluer les cotes dans un contexte de marché peu dynamique, Yvert et Tellier a choisi ces dernières années une autre voie : celle de l’enrichissement éditorial. Chaque nouvelle édition s’accompagne ainsi de rubriques inédites ou approfondies, qui visent à renouveler l’intérêt des collectionneurs. En dix ans, cet élargissement progressif a fait du catalogue un ouvrage deux fois plus dense qu’autrefois.
De manière générale, vous saluez ces enrichissements et exprimez une réelle satisfaction. Près de trois quarts (77,8 %) d’entre vous se déclarent ainsi assez, très ou entièrement satisfaits des dernières éditions.
« Beaucoup plus complet »
« Plus clair, plein de renseignements »
« Yvert et Tellier a réussi à se moderniser au niveau de la présentation du catalogue. Ils se sont largement inspiré de ce qu’avait déjà fait le catalogue Spink Maury qui est un très bon catalogue. La partie consacrée aux classiques est claire, simple à comprendre et très détaillée. »
« Nouvelles rubriques intéressantes et auparavant manquantes »
En revanche, certains d’entre vous ont estimé que la dernière édition apportait des avancées modestes - essentiellement la cotation des bureaux ambulants sur timbres classiques - et s’interrogent : n’a-t-on pas déjà tout catalogué ?
En réalité, il reste encore bien des domaines à explorer. Plusieurs d’entre vous proposent par exemple de développer les affranchissements et tarifs des timbres classiques sur lettres, de mieux documenter les oblitérations des semi-modernes, ou encore d’élargir le champ chronologique pour aborder la période préphilatélique et les marques postales. D’autres suggèrent de présenter et de coter certains faux célèbres, en particulier les faux Sperati, qui continuent de susciter un vif intérêt et atteignent des prix élevés dans les ventes.

Mais surtout, la question qui revient le plus souvent, c’est celle des variétés : vous êtes nombreux à relever que beaucoup d’entre elles, déjà connues, ne sont toujours pas cotées, quelle que soit la période concernée. Beaucoup estiment donc qu’il y a là une vraie marge de progression.

Une majorité d’entre vous (plus d’un sur deux) se déclare d’ailleurs favorable à la création d’un catalogue distinct consacré aux variétés françaises, pour plus de clarté.
« La diversité des variétés et de leurs prix provoque la confusion dans le catalogue général. »
« Trop de variétés dans le catalogue principal, on s’y perd. »
« Les variétés méritent un traitement spécifique et plus de détails. »
« Un catalogue des variétés à part permettrait d’approfondir et d’ajouter des illustrations. »
Par ailleurs, si certains s’inquiètent que le catalogue France devienne trop dense et/ou trop onéreux à cause de la multiplication des rubriques, d’autres proposent une solution : vendre séparément les deux catalogues (avant 1900 et après 1900, actuellement réunis dans un coffret), et surtout réduire certaines rubriques.
Celles que certains d’entre vous verraient disparaître sans regret sont celles ne concernant pas les timbres en tant que tels, mais des vignettes ou émissions privées : les vignettes de code postal (qui, effectivement, n’ont jamais passionné grand monde), les vignettes de bienfaisance des PTT, les vignettes d’expositions philatéliques, etc.
« Nous ne sommes pas des collectionneurs d’images », indique l’un de vous.
Et nous sommes d’accord : il serait à notre avis amplement suffisant de présenter ces émissions sous forme de listes condensées, à l’image de ce qui se fait pour les enveloppes premier jour ou les carnets Croix-rouge.

Faut-il aligner les cotes sur la réalité du marché ?
C’est sans doute la réponse la plus révélatrice de notre sondage. Nous pensions, à tort, que la plupart d’entre vous seraient réticents à l’idée de voir les cotes du catalogue baisser pour s’aligner sur les prix réels du marché, par crainte que cela n’entraîne une dévalorisation de leurs collections. C’est tout le contraire. 64,7 % des participants souhaitent aligner les cotes sur les prix réels du marché, 24,3 % recommandent de les ajuster progressivement, et seulement 11 % plaident pour les maintenir telles quelles.
Ces résultats traduisent un désir de vérité. Beaucoup expriment un profond questionnement face à des cotes perçues comme déconnectées du marché - et vos mots sont particulièrement clairs :
“Une cote doit correspondre au prix du marché, pourquoi coter un timbre 1000 € alors qu’on peut l’acheter 100 ?”
“Il existe un tel écart entre cote et prix du marché que la cote actuelle ne veut plus rien dire.”
“Les timbres modernes se négocient actuellement à 50 % de leur valeur faciale. Afficher une cote (souvent du double de la faciale) est donc illusoire.”
“Il y a des écarts incompréhensibles entre prix de vente et cote de certains timbres !”
Très clairement, ce que vous attendez d’un catalogue – et il faut reconnaître que c’est logique – c’est qu’il joue pleinement son rôle d’argus : un outil dans lequel les cotes correspondent au marché réel, sans qu’il faille opérer un calcul mental pour estimer la “vraie valeur”. Un exercice d’autant plus complexe que cette valeur réelle peut varier (10 %, 20 %, 30 %, 40 %… de la cote selon les timbres), sans qu’il soit possible de le savoir autrement qu’en étudiant longuement les ventes ou en consultant un expert.
Plusieurs d’entre vous suggèrent une solution simple et de bon sens : que les cotes du catalogue soient établies à partir des résultats de ventes sur offres et de ventes aux enchères des dernières années. Ces données reflètent au plus près la réalité du marché, sont objectives et vérifiables, et certains d’entre vous les utilisent déjà comme base de référence.
“Les ventes à prix nets ou les ventes sur offres sont le reflet réel du marché. Personnellement, ce sont les premières pages que je lis dans chaque parution mensuelle de Timbres Magazine.”
Un tel système aurait aussi le mérite d’être transparent, ce qui recoupe une autre remarque formulée dans le sondage : vous ne savez ni qui fixe les cotes, ni selon quels critères. Pas moins de 70,9 % des répondants estiment ne pas être suffisamment informés sur la manière dont les catalogues sont élaborés.
“Je ne sais pas tout simplement comment les cotes sont déterminées.”
“Ces informations ne sont, à ma connaissance, pas présentes dans le catalogue, ce qui me semble le moyen le plus simple d’informer les utilisateurs sur l’outil qu’ils utilisent.”
“Il y a toujours trop de flou quant au chiffrage et à l’établissement de la cote : certains sont rares et peu cotés ; d’autres, très courants et trop cotés.”
“Une grande opacité dans le référencement des cotes et des variétés.”
Vous êtes nombreux à vouloir continuer votre collection !
Venons-en maintenant à l’un des enseignements les plus positifs de ce sondage : plus de la moitié d’entre vous (51,7 %) n’envisage pas de vendre sa collection, mais au contraire de la poursuivre et de l’enrichir. Pour certains, la relève est même déjà assurée :
« Je n’envisage pas de vendre, ayant deux enfants collectionneurs. »
Voir que la passion se transmet et que la philatélie garde sa vitalité fait évidemment plaisir. Parmi ceux qui envisagent un jour de vendre, 64 % - soit 30,5 % de l’ensemble des répondants - déclarent qu’ils feront appel à la Maison Calves en priorité, lorsque le moment sera venu. Nous tenons à les remercier sincèrement pour cette marque de confiance.
D’autres indiquent souhaiter mettre plusieurs maisons en concurrence, ce que nous jugeons tout à fait légitime :
« Il faut mettre en concurrence les maisons les plus connues (Roumet, La Postale Philatélie, Behr, Cérès...) et vendre à celle qui offre le plus sans faire de tri. » déclare un répondant.
Ce commentaire est particulièrement avisé : en effet, si nous pouvons nous permettre un conseil en passant, il est rarement judicieux de laisser un négociant choisir “à la pièce”. Il sélectionnera naturellement les timbres qui se vendent le mieux et vous risqueriez de rester avec un ensemble difficile à valoriser ensuite. Mieux vaut vendre en bloc, pour préserver l’équilibre et la cohérence de la collection.
Par ailleurs, certains d’entre vous ont indiqué ne pas être suffisamment informés sur les modalités d’intervention de la maison Calves : achetons-nous directement ? Organisons-nous des ventes ? Ces questions sont tout à fait légitimes. La réponse est simple : oui, nous achetons directement certaines collections, mais lorsque ce n’est pas le cas, nous vous orientons vers un professionnel compétent : un négociant spécialisé (pour les timbres étrangers, certaines thématiques pointues, etc.) ou une maison de vente aux enchères ou sur offres de confiance.
Dans ce dernier cas, nous expertisons et certifions gratuitement ou à tarif préférentiel les timbres les plus importants de votre collection, afin qu’ils se vendent mieux grâce au nom Calves. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle vous voyez souvent, dans certains catalogues de ventes sur offres ou d’enchères, les mentions : « signé Calves » ou « avec certificat Calves ».
En conclusion
Ce sondage l’a montré : la philatélie n’est pas figée. Elle évolue, interroge ses outils, cherche à mieux coller à la réalité du marché - et c’est heureux. Vous demandez plus de transparence, plus de clarté, plus de vérité : ce sont précisément ces exigences qui maintiennent notre passion vivante et crédible.
Merci à toutes celles et ceux qui ont pris le temps de répondre et de témoigner. Continuez à nous lire, à réagir, à partager : c’est ensemble que nous ferons évoluer la philatélie.
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📷 Joignez si possible quelques photos des pages des pages les plus significatives de vos albums (commencez par les timbres anciens et ceux accompagnés de certificats).
Pourquoi choisir la maison Calves ?
La maison Calves est la référence incontournable de l’expertise philatélique en France. Chaque année, ce sont plus de 400 collections nous sont présentées pour estimation. Pour chacune, nous déployons le même engagement :
Voir ce que les autres ne voient pas. Nous examinons toutes les collections, même les plus modestes, page après page. Parce qu’il arrive qu’un seul timbre change tout. Et notre travail consiste à le repérer.
Vous informer avec précision. Une collection n’est pas qu’une suite de timbres. C’est une vie entière passée à rassembler, à classer, à chercher. C’est pourquoi, chez nous, une estimation n’est jamais un simple chiffre. Nous vous expliquons - de manière claire et transparente - ce qui fait la valeur de vos albums et pourquoi.
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