Saurez-vous identifier, parmi ces ballons montés, ceux qui sont véritablement exceptionnels ?
Newsletter de la maison Calves #34
Du 18 au 24 novembre prochains aura lieu la vente aux enchères d’automne de la maison David Feldman qui, avec plus de 7 500 lots, est la plus importante de cette dernière décennie, couvrant presque toutes les régions du monde, et proposant des collections spécialisées et des raretés uniques.
A la demande de la maison David Feldman, la maison Calves a signé ou émis des certificats pour un grand nombre des lots à la pièce présentés dans les sections dédiées à la France et à ses anciennes colonies. Dans ce cadre, nous vous proposons cette semaine un petit exercice, destiné à tester vos connaissances philatéliques.
Voici ci-dessous 5 ballons montés proposés dans la vente David Feldman : saurez-vous dire lesquels, parmi eux, sont véritablement exceptionnels et (pour les plus aguerris d’entre vous) les classer du plus rare au plus commun ? Soyez attentif : cet exercice n’est pas nécessairement aussi simple qu’il n’y paraît !
Comme d’habitude, si cet article vous intéresse, n’hésitez pas à le commenter, à le “liker” ou, mieux encore, à le transférer à d’autres philatélistes ou à le partager sur vos réseaux.
Ballon n°1 :
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Parmi ces 5 ballons montés, quels sont ceux véritablement exceptionnels ? Voici la réponse !
Vous êtes certainement familier avec l’histoire des ballons montés, ces ballons à gaz utilisés pour rétablit les communications entre la Province et Paris, lorsque la ville était encerclée par les Prussiens, lors de la guerre de 1870. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez consulter un des précédents articles que nous leur avons consacrés. Vérifions à présent vos talents d’observation : avez-vous su identifier, parmi ceux que nous vous présentions, ceux qui étaient hors du commun ?
Le plus rare de tous : le ballon monté à destination de la Chine

La destination, plus que tout autre élément, peut faire monter en flèche la valeur d’un ballon monté. Plus celle-ci est lointaine ou difficile d’accès, et plus le ballon est en général rare et recherché. En l’occurrence, en 1870, contrairement à aujourd’hui, les relations entre la France et la Chine sont peu développées.
Certes, la France a obtenu le droit d’établir dans certaines villes chinoises des concessions, c’est-à-dire des zones ou elle peut établir ses propres lois, son propre système juridique et sa propre force de police, mais ces concessions connaissent des débuts difficiles : ainsi, par exemple, selon un recensement de 1890, la concession la plus importante, celle de Shanghaï, ne compte encore que 444 habitants non chinois, dont seulement 149 Français (essentiellement des fonctionnaires, des policiers et des membres de divers ordres religieux).
Dans notre cas, le ballon est destiné à un membre d’une communauté française en Chine encore plus réduite, celle de l'arsenal de Fuzhou. Là, deux officiers navals français, Prosper Giquel et Paul d'Aiguebelle, ont été chargés par le gouvernement chinois de recruter une petite équipe d’ingénieurs et mécaniciens européens, afin de superviser la construction d'un chantier naval de style occidental. Sont également prévus la fabrication de 11 transporteurs et de 5 canonnières, ainsi que l'établissement d'une école de formation dédiée à la navigation et à l'ingénierie navale. C’est dans cette école qu’enseigne le destinataire de notre lettre, Léon Roussel.
De cette faiblesse des relations entre la France et la Chine à la fin du XIXe siècle résulte la grande rareté de notre lettre : il n’existe qu’une poignée de ballons connus ayant la Chine comme destination.

Egalement exceptionnel : le pli confié transporté par le ballon “Le Rouget de l’Isle”

Lorsque vous examinez une lettre envoyée de Paris par ballon monté, un élément doit systématiquement vous alerter : le fait que le cachet oblitérant le timbre ne soit pas un de ceux de Paris ou d’une des villes de banlieue également encerclées (Auteuil, Les Lilas, Vincennes, etc.), mais d’une ville ou d’un village éloigné de Province (en l’occurrence, ici, le cachet gros chiffres 2732 d’Orbec en Auge). C’est invariablement le signe que le pli a été confié directement de la main à la main à un des aérostiers pilotant le ballon qui s’est lui-même chargé, après l’atterrissage, de le remettre aux services postaux. Les “plis confiés” sont toujours beaucoup plus rares que ceux ayant emprunté le circuit officiel.
En l’occurrence, ici, la date indiquée par l’expéditeur dans sa lettre (le 22 décembre) et celle d’arrivée au dos de la lettre (le 26 décembre) permettent d’établir que notre lettre a été transportée par le ballon “Le Rouget de l’Isle”, un ballon particulièrement intéressant… parce qu’il n’a, par ailleurs, pas transporté officiellement de courrier. Parti de la gare d’Orléans le 24 décembre, le Rouget de l'Isle atterrit le même jour après 240 km de vol près de La Ferté-Macé, dans l’Orne, ville où sont postées et oblitérées la quasi-totalité des quelques lettres confiées à l’aéronaute, François Yahn. Le fait que notre pli porte un cachet différent, celui d’Orbec en Auge, le rend d’autant plus exceptionnel.
Rare : le ballon monté à destination de la Sardaigne

Parmi les destinations pour l’étranger les plus communes (et qui ne donnent pas aux ballons une plus-value significative) figurent la Belgique, la Grande-Bretagne et la Suisse. En revanche, les ballons montés pour l’Italie sont beaucoup plus inhabituels (la communauté italienne à Paris n’est pas encore très importante en 1870) et, parmi ceux-ci, ceux pour la Sardaigne, une île qui ne compte alors que 600 000 habitants et dont les relations avec la France sont faibles, s’avèrent rares.
Autres éléments qui renforcent l’intérêt de notre lettre : le fait que figurent au verso un cachet de passage “Susa à Torino “ et un cachet d’arrivée à Iglésias, qui témoignent de son parcours, ainsi que le fait que le cachet au recto Paris (60) soit très bien marqué, ce qui la rend particulièrement esthétique.
Rare : le pli confié transporté par la ballon “Le Vauban”

Si vous avez été attentif à nos explications précédentes, vous aurez compris que ce ballon était un pli confié, puisque l’oblitération annulant le timbre n’est pas celle d’un bureau de Paris ou de banlieue, mais le cachet gros chiffres 305 de Bar-le-Duc. Cette oblitération, ainsi que celles des cachets de passage et d’arrivée au dos de la lettre, permet d’établir que cette lettre a été transportée par le ballon “Le Vauban”, parti de la Gare d’Orléans le 27 octobre 1870, et ayant atterri près de Commercy dans la Meuse le même jour, après un trajet de 370 km.
Les plis confiés du “Vauban” sont connus pour être moins rares que, ceux, par exemple, du “Rouget de l’Isle”, mais n’en restent pas moins recherchés.
Peu fréquent : le ballon monté avec cachet avec cachet rouge “Paris SC”

Ce ballon monté a été oblitéré en rouge par le bureau central de Paris, car il a été déposé par un fonctionnaire ou une personnalité politique importantes (ce que confirme la présence au dos du cachet noir “Ministère des finances”). L’objectif de cette procédure était de permettre aux employés des postes de différencier aisément ce pli, et de le faire partir sans attendre par le premier ballon à décoller. Sans être extraordinaires, de telles lettres sont peu fréquentes, car peu de personnes bénéficiaient de tels privilèges.
A noter : les ballons présentés ci-dessus ne représentent qu’une petite partie de ceux proposés dans la Vente aux enchères d’automne de la maison David Feldman. A voir également pour le plaisir des yeux : un ballon accidenté à destination de Panama, un ballon à destination du Chili, un ballon à destination de la Guyane ou une boule de Moulins (courrier dit de Cosne).
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Tout commence en 1943 avec Roger Calves, élève d’Aimé Brun - figure fondatrice de l’expertise philatélique moderne. Son exigence et son savoir-faire sont ensuite transmis à Christian Calves et Alain Jacquart, qui font aujourd’hui référence dans le monde philatélique.
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Merci
Trop difficile pour un débutant comme moi, mais je m'essaye: 3 - 4 - 1 - 5 -2