Cette semaine, nous vous proposons de faire preuve de sagacité. Nous venons d’expertiser un faux n°55b (Cérès n°54 avec erreur de valeur faciale : 15 centimes au lieu de 10 centimes). Or, pour se rendre compte de la supercherie, il suffit de faire preuve de bon sens : nul besoin de posséder des connaissances particulières ou d’utiliser un microscope.
Nous vous mettons donc au défi. Regardez attentivement les deux photos ci-dessous. Saurez-vous vous dire pourquoi ce timbre est un faux ?
Si cet article vous intéresse, n’hésitez pas à le commenter, à le “liker” ou, mieux encore, à le transférer à d’autres philatélistes ou à le partager sur vos réseaux.
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Pourquoi notre n°55b est-il un faux ? Voici la réponse !
Revenons pour commencer sur l’histoire du n°55b.
Vous connaissez vraisemblablement le nom d’Arthur Maury, l’éditeur du célèbre catalogue du même nom et l’un des plus importants négociants en timbres-poste de la fin du XIXe siècle (dont la boutique était située au n°6 du boulevard Montmartre à Paris).
Eh bien, c’est à cet Arthur Maury que revient la paternité de la découverte du timbre que l’on appelle l’Erreur de France, c’est-à-dire le n°54 avec une erreur de faciale : 15 centimes au lieu de 10 centimes (n°55b).

Un beau jour de l’année 1876, Arthur Maury se rend à son bureau de poste habituel, celui de la Place de la Bourse (qui existe d’ailleurs toujours aujourd’hui)… et quelle n’est pas sa surprise quand il découvre, à la case 90 de certaines planches de Cérès 10 centimes brun sur rose… un timbre à 15 centimes !
Aussitôt, il obtient l’autorisation d’examiner l’ensemble des feuilles que possède le bureau et il fait un carton plein : il trouve en effet pas moins de 200 exemplaires du timbre à 15 centimes au lieu de 10 centimes, qu’il achète bien entendu aussitôt.
Le problème est qu’Arthur Maury ne brille pas par sa discrétion : il ne peut pas s’empêcher de faire l’étalage de sa découverte dans la revue qu’il édite, Le collectionneur de timbres-poste… et l’information remonte aux oreilles de l’administration postale.
Celle-ci réagit au quart de tour.
Pour commencer, elle demande à Anatole Hulot, le directeur de l’Atelier du Timbre, de remplacer immédiatement le cliché erroné sur la planche d’impression des 10 centimes.
Par ailleurs, pour ce qui est des feuilles déjà imprimées mais non encore livrées, la Poste ne les fait pas détruire, par souci d’économie. En revanche, elle fait retirer sur chaque feuille le timbre à 15 centimes et coller en remplacement un timbre à 10 centimes sur la marge pour faire le compte.
Enfin, en ce qui concerne les feuilles encore présentes dans les bureaux de poste, l’Administration émet une circulaire : tous les 15 centimes litigieux doivent lui être immédiatement renvoyés.
Conséquence : les timbres à 15 centimes deviennent rares et recherchés, et cela dès 1876.
Passons maintenant aux faux n°55b.
Pour les faussaires, le n°55b est du pain béni. En effet, la poste a émis en 1873 un timbre à 15 centimes de couleur bistre sur papier blanc (le n°55 du catalogue Yvert et Tellier). Rien de plus facile pour un faussaire que de se procurer ce timbre (dont la valeur est faible), de le tremper dans un produit permettant de colorer le papier en rose et d’obtenir ainsi en quelques minutes un faux n°55b relativement convaincant.
Certes, le résultat n’est jamais parfait, la couleur n’est jamais identique à celle d’un n°55b authentique, mais le résultat peut aisément tromper un collectionneur néophyte.
A moins bien-sûr que le faussaire n’ait commis une erreur grossière…
C’est ce qui s’est passé pour le timbre qui fait l’objet de cet article. Le faussaire a plongé le timbre dans un colorant alors que celui-ci était encore porteur d’une charnière au verso. Or, celle-ci s’est ensuite décollée, laissant une large trace blanche, qui n’aurait jamais pu exister sur un timbre authentique.
Pour conclure, notez qu’il existe également des faux plus dangereux : les timbres grattés, c’est-à-dire des timbres dont a gratté les 0 des “10 c” pour les transformer en “15c”…
A lire : L’Erreur de France, Michel Melot, Timbroscopie n°29, 29 octobre 1986.
Vu ou entendu
La mobilisation contre les faux pour tromper la poste se poursuit. L’article que nous avons écrit il y a deux semaines a suscité de nombreuses réactions, et certains parmi nos lecteurs se sont mobilisés pour faire retirer ces faux des sites sur lesquels ils étaient proposés. Qu’ils en soient ici remerciés. L’un d’eux les a même identifiés dans la vente aux enchères d’un commissaire-priseur de Province : c’est dire l’ampleur du problème.
Par ailleurs, Pierre Jullien, journaliste au Monde, a fait paraître sur son blog un article, Alerte aux faux timbres, afin de faire connaître le problème au grand public. Dans cet article, il confirme par ailleurs qu’une enquête est en cours… Nous renouvelons donc notre conseil d’éviter absolument d’acheter ces faux, dont voici une liste actualisée :
Carnets “Tourisme” lettre verte
Carnets “Marianne l'Engagée” lettre verte
Feuillets poste aérienne “Dewoitine”
Carnets “Métiers d'Art” lettre verte
Carnets "Entre ciel et terre"
Carnets "Métiers d’excellence"
Carnets le Petit Prince"
Feuillets "Tombeau de Toutankhamon
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Tout commence en 1943 avec Roger Calves, élève d’Aimé Brun - figure fondatrice de l’expertise philatélique moderne. Son exigence et son savoir-faire sont ensuite transmis à Christian Calves et Alain Jacquart, qui font aujourd’hui référence dans le monde philatélique.
➡️ En 2024, La Poste française rend hommage à cette histoire en émettant un timbre officiel à l’effigie de Roger Calves — un honneur rare, partagé par peu d’experts philatéliques.