En tant qu’experts, nous sommes régulièrement sollicités pour authentifier des pièces d’exception - des timbres qui, en raison de leur niveau de rareté, ne peuvent se vendre qu’accompagnés de certificats d’experts reconnus.
C’est ainsi que la maison suisse David Feldman a fait appel à nous pour expertiser certains des timbres de sa prochaine vente aux enchères - une vente dans laquelle se trouvent certaines des pièces les plus prestigieuses de la collection de timbres de France.
Le catalogue de cette vente, qui se tiendra du 17 au 22 juin prochains à Genève, sera prochainement mis en ligne sur le site de la maison Feldman.
En attendant cet événement, nous vous proposons de découvrir, dans cette newsletter et dans les suivantes, l’histoire (souvent passionnante) qui se cache derrière quelques pièces emblématiques. Nous commençons notre série d’articles par un timbre qui fait rêver de nombreux philatélistes : le poste aérienne n°3a (Ile-de-France, surcharge renversée) oblitéré sur lettre.
Comme d’habitude, si cet article vous intéresse, n’hésitez pas à le commenter, à le “liker” ou, mieux encore, à le transférer à d’autres philatélistes ou à le partager sur vos réseaux.
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La saga des timbres “Ile-de-France”

Faire décoller un avion depuis un navire : aujourd’hui, l’idée semble banale, mais au début du XXe siècle, il s’agit d’une petite révolution. En France, c’est en 1928 que la première tentative avec pour objectif de faire gagner du temps au transport de courrier destiné aux Etats-Unis.
C’est ainsi que, le 8 août, le paquebot Ile-de-France quitte Le Havre pour New York, avec à son bord un hydravion. Le 13 août, à environ 400 miles des cotes, celui-ci est catapulté depuis la rampe de lancement installée sur la plage arrière du bateau avec, à son bord, trois petits sacs de courrier. L’opération est un succès. Vers 17 heures, l’hydravion amerrit sans encombre à New York, après avoir parcouru la distance en seulement trois heures (là où il en aurait fallu cinq fois plus à l’Ile-de-France). Le lendemain, les grands quotidiens peuvent titrer “Ship’s plane saves 15 h with mail” (“Un avion embarqué sur un navire fait gagner 15 h au courrier”).
Lors du voyage retour, le 23 août, l’opération est renouvelée : alors que l’Ile-de-France est encore loin au large, à 154 miles des îles Scilly, l’hydravion est catapulté à 7h30 du matin. Equipé de roues, il atterrit un peu avant 15 h sur l’aérodrome du Bourget. Mais alors qu’à l’aller le courrier était affranchi avec des timbres ordinaires, au retour, une surprise attend les philatélistes : les lettres sont porteuses timbres spécialement confectionnés pour l’occasion.
L’initiative de cette émission revient à Jules Cohen, l’agent des postes embarqué à bord de l’Ile-de-France qui a profité de l’escale à New York pour faire apposer une nouvelle valeur faciale (10 francs) sur 3 000 timbres à 90 centimes (à l’effigie de Berthelot) et 1 000 timbres à 1,50 franc (à l’effigie de Pasteur). Il s’est adressé pour ce faire à la French Printing and Publishing Company d’Emile Cabella. La raison d’être de cette opération ? Officiellement, il s’agissait de remédier en urgence à la pénurie de timbres à 10 francs existant à bord de l’Ile-de-France… En réalité, cette pénurie a été organisée par Jules Cohen lui-même, dans l’objectif de créer une spéculation.
L’affaire, on s’en doute, fait grand bruit. Les PTT croulent sous les lettres de doléances et réclamations. Les (nombreux) philatélistes et négociants n’ayant pu se procurer les fameux timbres orchestrent une violente campagne de presse. Un député va jusqu’à interpeller le ministre du Commerce, via une question écrite qui sera retranscrite au Journal Officiel. Face à ces remous, l’attitude de l’administration postale ne varie pas. Mise devant le fait accompli, elle entérine l’initiative de Jules Cohen : les “Berthelot” et “Pasteur” surchargés doivent être considérés comme des émissions officielles. Deux panneaux de cinquante exemplaires des timbres, récupérés par les services maritimes de la Poste à l’arrivée du bateau, sont d’ailleurs confiés au musée de la Poste, où ils peuvent encore être vus aujourd’hui.
Emis à seulement 3 000 exemplaires, les Ile-de-France à l’effigie de Berthelot sont rares. Mais il y a encore plus exceptionnel. Lors de l’apposition de la surcharge, un panneau de 50 exemplaires (et pas un de plus) a été réalisé avec la variété surcharge renversée, et seules 4 lettres sont connues affranchies avec un de ces timbres. C’est l’une d’elles, envoyée en recommandé pour New York, que propose la maison David Feldman dans sa vente aux enchères du 17 au 22 juin 2024.
A lire :
Les “Ile-de-France”, Michel Melot, Timbroscopie n°21, janvier 1986.
L’énigmatique J. Cohen contrôleur sur l’Ile-de-France, Bertrand Sinais, Timbres Magazine n°265, avril 2024.

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➡️ En 2024, La Poste française rend hommage à cette histoire en émettant un timbre officiel à l’effigie de Roger Calves — un honneur rare, partagé par peu d’experts philatéliques.
Passionnant....comme d habitude.
merci