Il n’existe pas de meilleur moyen de parfaire sa culture philatélique qu’en se plongeant dans la lecture de la presse et des publications anciennes, dans lesquelles se trouvent quantité d’informations précieuses et érudites.
C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de republier chaque semaine, à compter d’aujourd’hui, une pépite issue de la presse ancienne et de la partager avec vous via notre newsletter.
Nous espérons que cette initiative vous séduira. Si c’est le cas, n’hésitez pas à commenter ou à “liker” cet article ou, mieux encore, à le transférer à d’autres philatélistes ou à le partager sur vos réseaux.
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Vous souhaitez vendre tout ou partie de votre collection de timbres ? Nous avons conçu un guide pratique, rédigé dans un esprit de clarté et de transparence, qui vous dévoile les subtilités du marché philatélique, ainsi que les erreurs à ne surtout pas commettre. Ce guide est disponible en libre téléchargement : si vous souhaitez vendre vos timbres au meilleur prix, ne prenez pas de décisions avant de l’avoir lu !
L’article de la semaine : “Truquages”
Cet article, publié dans la Revue philatélique de mai 1893, est intéressant à deux égards. D’une part, il montre (ce que beaucoup de philatélistes ignorent) que les faussaires étaient nombreux et très actifs dès le XIXe siècle (remarquez ainsi l’exaspération et la virulence du journaliste, M. Tillot). D’autre part, il décrit avec brio la technique employée par ces faussaires pour créer de faux tête-bêche… y compris sur des émissions de Bordeaux !
“Les philatélistes ont grand mal en vérité à se défendre contre les filoutélistes. Ces derniers ne reculent devant rien depuis quelques temps. La gravure, la lithographie, la photogravure, les agents chimiques, etc. etc..., tout leur devient bon pour transformer les vessies en lanternes et les non-valeurs en louis d'or. Allez, tristes escrocs, hâtez-vous, faites des dupes pendant qu'une quasi-impunité vous est encore assurée. Votre activité, votre habileté dois-je dire aussi, jouit de ses restes. La devination que vous en avez vous rend pour le moment plus hardis, mais gare à ceux de vous qui ne s'arrêteront pas à temps. A défaut d'amendes pour l'armée d'insolvables et de pourris que vous êtes, les législations de tous les pays vous rendront bientôt à des occupations moins préjudiciables mais plus dignes de gens de votre sorte. On vous verra bientôt tourner les roues, effilocher des cordes, tresser des chaussons de lisière, manier l'osier, etc1. Et pendant ce temps les collectionneurs pourront en sécurité entasser leurs bons timbres dans les corbeilles produites en se tenant au besoin les pieds au chaud dans les chaussons façonnés par vos industrieuses, mais malhonnêtes mains. (…)
Pour le présent je veux signaler à la prudence et à la vindicte publique un des vôtres, que mon plus vif regret est de ne pouvoir, provisoirement tout au moins, désigner autrement que par un X.
Un habile c'est vrai et je doute qu'il soit surpassé en dextérité dans son genre de coupable industrie. En philatélie un ignorant, à moins que, jovial, il ait voulu à la déprédation ajouter l'ironie.
J'ai en effet sous les yeux une pièce que l'on m'a confiée et sur laquelle de moins myopes que moi ont failli le devenir pour vouloir en découvrir le mystère.
C'est une tête-bêche verticale du 20 centimes de Bordeaux, 3me type. Les 2 timbres sont de la même nuance, l'oblitération qui est du type à gros points avec un numéro au milieu, semblable sur les deux timbres, l'écartement rigoureusement exact, l'élasticité du papier est celle généralement quelque peu inégale des timbres détachés de lettres. Enfin aucun raccord n'est visible à la loupe. C'est au point que, croyant à l'incroyable, certains collectionneurs ont failli s'en rendre acquéreurs à la Bourse ou une première dupe les avait apportés.
En effet il n'y a pas de tête-bêche dans la planche de ces timbres. Non seulement on n'en a jamais trouvé, mais les planches d'essais ou les feuilles entières n'en montrent aucune.
Voici maintenant comment le truquage a été mis à jour.
Le timbre mis dans l'eau froide n'a pas bougé mais à l'eau tiède une séparation s'est fait jour et ce, au dessus du filet d'en bas du second timbre. (…) On peut s'imaginer, sans connaître le procédé exact comment le truquage a été opéré.
On a dû prendre une paire, verticale à défaut d'autres — comme on le sait le 20 cent. de Bordeaux n'est pas commun en paires — et chercher ensuite un timbre de même nuance et d'oblitération identique, ce qui n'exige que de la patience et des quantités d'un timbre qui est commun.
La matière première (!) trouvée, on a du procéder à un grattage ou ponçage d'un des deux timbres en le pratiquant seulement à partir du filet d'en bas (…). Le timbre isolé a subi l'opération inverse c'est-à-dire qu'il a été aminci au dos dans une proportion égale. Puis avec une préparation ignorée, mais probablement à base d'amidon, on a rapporté exactement ce second timbre en tête-bêche sur la paire. Une fois le timbre
pressé, foulé d'une façon quelconque, les marges sont égalisées et le tour est joué. Je répète que la chose est faite avec une habileté consommée. (…)
M. Tillot”
Voici le lien pour lire en ligne l’intégralité du numéro de mai 1893 de la Revue philatélique : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9687585g/f1.item
Nous n’avons pas retrouvé, dans nos archives, d’exemples de faux tête-bêche de l’émission de Bordeaux réalisé avec un technique semblable à celle évoquée dans cet article (mais uniquement des faux de toute pièce grossiers et sans intérêt particulier). Si vous en possédez un, nous serons très heureux de recevoir une photo que nous publierons dans une prochaine newsletter. Notre email : contact@timbres-experts.com
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La maison Calves est le cabinet de référence en France pour l’expertise des timbres de collection. Depuis plus de 50 ans, c'est à nous que les professionnels de la philatélie (négociants et maisons de vente) font appel pour établir l'authenticité de leurs timbres. Cette spécificité fait que nous sommes parmi les plus qualifiés en France aujourd'hui pour juger de l’intérêt d’une collection (nous avons une connaissance à 360 degrés des spécialités philatéliques, y compris les plus pointues : marques postales, timbres de la Libération, guerre de 1870, etc.) ; estimer sa valeur réelle (nous suivons au plus près les résultats des ventes et l'évolution des cours) ; vous orienter vers un professionnel pour la vendre (sur le marché français, nous les connaissons presque tous et travaillons avec la majorité d'entre eux). Nous sommes à votre disposition pour vous conseiller, si vous souhaitez vendre tout ou partie de votre collection ou des timbres à la pièce.
Occupations habituellement imposées aux prisonniers dans les maisons d’arrêt au XIXe siècle.
excellente initiative !
Article intéressant, qui montre qu'un petit peu de culture philatélique permet d'éviter certains pièges grossiers.
Et depuis 1893 la technologie évoluant cela ne s'est malheureusement pas amélioré. Merci de cette initiative alertant les collectionneurs que nous sommes sur les faux et trucages. Nous ne serons jamais trop informés.