Il n’existe pas de meilleur moyen de parfaire sa culture philatélique qu’en se plongeant dans la lecture de la presse et des publications anciennes, dans lesquelles se trouvent quantité d’informations précieuses et érudites.
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Philatélie en eaux profondes
Vous possédez sans doute dans votre collection une lettre transportée par les airs : un ballon monté, un “premier vol” ou peut-être un courrier acheminé par zeppelin. Mais avez-vous déjà tenu entre vos mains une lettre ayant voyagé… par voie sous-marine ? Méconnu des philatélistes, ce mode de transport du courrier a pourtant bel et bien existé, souvent dans des contextes exceptionnels, en particulier en temps de guerre. Cette semaine, nous vous invitons à découvrir cette facette peu explorée de l’histoire postale, à travers un article signé P. Lenoir, paru dans L’Écho de la Timbrologie du 30 septembre 1948. Bonne lecture !
“(…) La poste sous-marine peut-elle faire l’objet d’une spécialité, de la même manière que la poste aérienne ? Sans doute oui. (…) Pour le moment, il me semble qu’il n’y ait que cinq pays qui s’en soient servis : la France, la Hollande, l’Espagne, les Iles Tonga et l’Allemagne.
Comme pour la poste aérienne, c’est la France qui a été la première dans cette voie. Et c’est aussi pendant la guerre de 1870 qu’elle fut créée. L’Administration des Postes par un avis du 23 décembre 1870 institua un service ayant pour but de faire pénétrer les correspondances dans Paris investi au moyen de boules de zinc munies d’ailettes. Abandonnées au fil de la Seine, le plus près possible de Paris, ces boules devaient être recueillies au moyen de filets. On leur a donné le nom de boules de Moulins, car sur les correspondances, figure la plupart du temps “par moulins (Allier)”.

L’essai fut infructueux. Presque toutes les boules furent coulées. Certaines furent cependant repêchées en 1871-72-73 et 76. Les lettres qu’elles retenaient furent alors revêtues d'un cachet d'arrivée. Elles sont rares. Puis d'autres boules furent repêchées beaucoup plus tard: une en 1910 lors des inondations, puis une en 1942, à Melun. Une boule de Moulins est exposée au Musée Postal, avec les lettre restées à l'intérieur. L’affranchissement devait être de 1 fr. au lieu' de 0 fr. 20, le supplément de 0,80 étant exigé pour les frais de ce nouveau service.
Le deuxième pays qui institua un service postal devant fonctionner dans l'eau, est la Hollande. En 1921, elle mit en usage une série de timbres pour les correspondances transportées sur les paquebots faisant le service entre la Hollande et ses Colonies. Ces paquebots furent dotés de coffres spéciaux, insubmersibles, dans lesquels les lettres et correspondances munies de timbres spéciaux étaient enfermées. En cas de naufrage, ces coffres devaient surnager, et même, en outre, lancer des appels sans fil et des fusées pour pouvoir ainsi être recueillis.
La série comprend sept timbres, allant du 15 cents au 7 1/2 gulden. En même temps les colonies hollandaises : Indes Néerlandaises, Curaçao et Surinam, furent dotées des mêmes timbres. Mais ce nouveau service n'eut guère de succès et fut très peu utilisé. C’est pourquoi le contrat ne fut pas renouvelé a l'expiration et les timbres furent retirés de la circulation le 25 août 1923. Les séries de Curaçao et Surinam n'avaient même pas été mises en service, et pour en utiliser le stock, on le surchargea en 1927 pour servir à la poste ordinaire, du 3 au 50 cents. Quant au stock de la mère-patrie (11.700 séries) il fut vendu officiellement au début d’avril 1929 par ministère d’un notaire hollandais chargé de l’opération.
En Espagne, en 1938, c'est une conséquence de la guerre civile qui fit créer un service spécial de courrier transporté par sous-marins. Il s'agissait pour les Républicains de forcer le blocus, et de transmettre quand même du courrier par cette voie. Les timbres émis sont les nos 624 à 629 du catalogue Yvert et Tellier. Pour en vendre, en même temps, aux collectionneurs, l'Espagne en émit des non-dentelés et des blocs. De tels timbres ayant réellement servi sont rares, mais on les trouve assez facilement neufs.
L'Allemagne utilisa aussi en avril 1945 un timbre pour les troupes stationnées dans l'île de Hela, près de Dantzig. Ce timbre bleu-violet assurait la transmission des lettres vers l'intérieur de l'Allemagne par sous-marins.

Enfin, le cinquième pays où a été organisée une poste dans l'eau (…) est Tonga. Tonga est un royaume composé d'un grand nombre d'îles, et c'est l'une de ces îles, celle de Ninafoo, située entre les îles Fidji et les îles Samoa, qui utilise cette poste. Ninafoo est une île volcanique. Elle est le sommet d'un volcan qui est encore actif, puisqu'il a fait une éruption en 1929. Le centre de l'île est à soixante-quinze pieds au-dessous du niveau de la mer, mais tout son pourtour est fait de falaises absolument abruptes, sans aucun port et sans aucune possibilité pour un bateau d'y aborder. Cette île heureuse, luxuriante, est habitée par onze cents polynésiens. (…) Ninafoo n'a que cinq kilomètres de large. Elle est aussi appelée « Ile de Bonne Espérance » et maintenant « Ile de la boîte en fer blanc ».
Etant isolée et inaccessible à cause de ses falaises, elle risquait d'être privée de tout courrier avec l'extérieur, si on n'avait imaginé ce système de poste qui lui a donné son nouveau nom. Une fois par mois, un bateau postal s'arrête au Nord de l'île à près d'un kilomètre du rivage, en face d'Angaha, la localité principale. Alors les habitants, montés sur des radeaux, viennent à proximité du bateau postal. De nos jours, les radeaux sont remplacés par des canots, car il y a beaucoup de requins et les radeaux étaient dangereux. Le courrier de l'île est enfermé dans du papier solide et forme des paquets que les occupants des canots attachent au bout d'une longue perche, qu'ils tendent le plus haut possible vers le bateau postal. Les matelots du bateau font descendre des récipients pour attraper les paquets. En échange, ils jettent à l’eau de larges boites en fer blanc scellées contenant le courrier pour l'île.
Les occupants des canots sont très adroits pour attraper ces boîtes et le courrier peut donc être distribué aux habitants de l'île. Il porte la griffe TIN CAN MAIL et le cachet oblitérant est NINAFOO-TONGA avec la date et la mention sur trois lignes: DISPATCHED BY TIN CAN CANOE MAIL.

Evidemment de tels plis peuvent être conservés par les collectionneurs, car ils ne sont pas courants, et Tonga peut avoir un bon renom postal à cause d'eux.
P. Lenoir”
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