En tant qu’experts, nous sommes régulièrement sollicités pour authentifier des pièces d’exception - des timbres qui, en raison de leur niveau de rareté, ne peuvent se vendre qu’accompagnés de certificats d’experts reconnus.
C’est ainsi que la maison suisse David Feldman a fait appel à nous pour expertiser certains des timbres de sa prochaine vente aux enchères - une vente dans laquelle se trouvent certaines des pièces les plus prestigieuses de la collection de timbres de France.
Le catalogue de cette vente, qui se tiendra du 17 au 22 juin prochains à Genève, est en ligne : découvrez-le sur le site de la maison Feldman.
En attendant cet événement, nous vous proposons de découvrir l’histoire (souvent passionnante) qui se cache derrière quelques pièces emblématiques. La semaine dernière, nous avons commencé notre série d’articles avec le poste aérienne n°3a (Ile-de-France, surcharge renversée) oblitéré sur lettre. Nous la continuons aujourd’hui avec une pièce unique : la seule lettre connue sur laquelle un Un franc vermillon (YT n°7) côtoie deux exemplaires du Un franc carmin (YT n°6).
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Vous souhaitez vendre tout ou partie de votre collection de timbres ? Nous avons conçu un guide pratique, rédigé dans un esprit de clarté et de transparence, qui vous dévoile les subtilités du marché philatélique, ainsi que les erreurs à ne surtout pas commettre. Ce guide est disponible en libre téléchargement : si vous souhaitez vendre vos timbres au meilleur prix, ne prenez pas de décisions avant de l’avoir lu !
Une lettre unique de retour sur le marché philatélique
Connaissez-vous l’histoire du plus célèbre des timbres français ? Emis le 1er janvier 1849, le Un franc vermillon (YT n°7), ne tarde pas à poser problème à l’administration. Elle craint en effet que sa couleur, trop proche de celle d’un autre timbre (le 40 c. orange), n’entraîne les postiers à commettre des erreurs, telles, par exemple, que vendre l’un à la place de l’autre.
Une telle situation étant inacceptable, dès le 1er décembre de 1849, une circulaire intime l’ordre aux receveurs de faire retour des Un franc vermillon générateurs d’erreurs pour ne laisser en circulation que les timbres d’un rouge plus rouge… Le stock restant (soit 122 000 exemplaires) est détruit par incinération.
Mois d’un an : voilà une durée de vie bien courte pour un timbre. C’est ce qui explique que le Un franc vermillon soit aussi recherché : l’immense majorité ayant été abîmée par les ciseaux malhabiles des guichetiers ou jetée avec la lettre qu’ils oblitéraient, il n’en subsiste que très peu d’exemplaires sur lettre bien margés, avec une couleur franche et un papier frais.
Mais l’intérêt de la lettre que nous présentons aujourd’hui va bien au-delà : c’est la seule connue sur laquelle le Un franc vermillon côtoie des Un franc carmin (YT n°6). Certes, le timbre à un franc de couleur carmin a été émis au même moment que le Un franc vermillon, en janvier 1849. Mais, le plus souvent, les bureaux de poste ne disposaient que d’une seule version du timbre (ainsi le vermillon n’a-t-il été distribué qu’au Bureau Central à Paris, en Algérie et dans les départements 1 à 33 de la nomenclature des Postes). C’est pourquoi l’affranchissement de cette lettre est exceptionnel.
Par ailleurs, l’autre intérêt de notre lettre est qu’elle est passée, au fil du temps, entre les mains des plus grands collectionneurs, et notamment de Roger Loeuillet, négociant en timbres-poste, éditeur du catalogue Cérès et ancien président de la CNEP, ou encore de Steven Walske, président d’une importante société informatique américaine, et grand amoureux de la France.
C’est d’ailleurs lors de la dispersion de sa collection (également surnommée “collection La Fayette”), en 2003 à Paris, que cette lettre a été vue pour la dernière fois sur le marché philatélique. Cet événement, à l’époque, avait déchaîné les passions, en rassemblant un parterre inédit de négociants et de millionnaires étrangers, ayant pour certains fait le voyage de Dallas, Singapour ou Pékin uniquement pour placer leurs enchères.
Il est très probable que vous rencontriez un jour, dans un catalogue de vente, la mention « collection Walske » ou « collection La Fayette » comme indication de provenance. Sachez-le : les pièces concernées ont ceci de particulier qu’elles appartiennent toutes à la grande histoire de la philatélie française, comme celle que nous vous présentons aujourd’hui.
A lire :
Un franc vermillon, vedette de la philatélie, Michel Melot, Timbres Magazine n°7, 2000.
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La maison Calves est le cabinet de référence en France pour l’expertise des timbres de collection. Depuis plus de 50 ans, c'est à nous que les professionnels de la philatélie (négociants et maisons de vente) font appel pour établir l'authenticité de leurs timbres. Cette spécificité fait que nous sommes parmi les plus qualifiés en France aujourd'hui pour juger de l’intérêt d’une collection (nous avons une connaissance à 360 degrés des spécialités philatéliques, y compris les plus pointues : marques postales, timbres de la Libération, guerre de 1870, etc.) ; estimer sa valeur réelle (nous suivons au plus près les résultats des ventes et l'évolution des cours) ; vous orienter vers un professionnel pour la vendre (sur le marché français, nous les connaissons presque tous et travaillons avec la majorité d'entre eux). Nous sommes à votre disposition pour vous conseiller, si vous souhaitez vendre tout ou partie de votre collection ou des timbres à la pièce.
merci beaucoup, vous enrichissez nos connaissances philatéliques