Vos réactions, nos réponses
Newsletter de la maison Calves #76
Nous vous proposons cette semaine une newsletter un peu particulière : une édition consacrée aux réactions, questions et informations que vous nous avez adressées à la suite de nos précédentes publications.
Nous sommes ravis d’avoir l’occasion d’y donner suite. Car c’est exactement la raison d’être de cette newsletter : créer un espace d’échange, faire circuler des informations utiles à tous, et nourrir des débats qui font avancer la philatélie. Vos retours montrent que cet objectif prend vie, et nous vous en remercions.
Au programme de cette édition : de nouvelles précisions concernant les règles récentes d’affranchissement de La Poste ; un échange approfondi sur l’avenir du catalogue Yvert et Tellier ; et enfin, la réponse à cette question que vous nous avez posée : pourquoi le numéro 100 n’existe-t-il pas dans les catalogues ?
Comme toujours, si cette newsletter vous plaît, n’hésitez pas à la commenter, à la “liker”, ou - mieux encore - à la partager avec d’autres philatélistes ou sur vos réseaux.
Actualités de la maison Calves
Le 12 décembre à 18h, nous mettrons en ligne une vente flash spéciale avant-Noël. Plus resserrée que nos ventes précédentes, cette sélection rassemblera des pièces “coup de cœur” pensées pour vous faire plaisir avant les fêtes. À découvrir en ligne dès ce vendredi !
Nouveau dans notre sélection de l’expert :
Carnet n°188-C2a - PHENA - neuf** - SUP - signé et avec certificat Calves - 175 euros
Carnet n°188-C2 - PHENA - neuf** - SUP - signé et avec certificat Calves - 165 euros
N°YT 188A - Minéraline - neuf** - SUP - signé et avec certificat Calves - 225 euros
Nouvelles règles d’affranchissement : La Poste durcit le ton
En septembre dernier, nous évoquions dans cette newsletter une information qui était passée relativement inaperçue : La Poste applique désormais une nouvelle exigence concernant l’affranchissement en timbres, en imposant que ceux-ci soient alignés sur une seule ligne, faute de quoi l’envoi est susceptible d’être refusé.
À l’époque, nous vous avions demandé : « Avez-vous, de votre côté, déjà été confrontés à cette nouvelle règle ? » Et malheureusement, la réponse à notre question est désormais oui : des cas concrets apparaissent. L’un d’eux est particulièrement parlant. Un vendeur important sur les plateformes d’enchères nous a indiqué que trente colis lui avaient été retournés pour cette seule raison : les timbres n’étaient pas disposés sur une ligne unique.
Ce qui rend l’affaire encore plus absurde : les colis avaient été acceptés sans aucun problème au guichet ; ils lui sont revenus sans la moindre indication de La Poste, comme s’il s’agissait d’une erreur d’adressage ; ce n’est qu’après avoir sollicité un contact interne qu’il a appris la vraie raison : c’est le centre de tri qui a décidé du renvoi, au motif que les timbres étaient collés sur plusieurs lignes. S’agit-il d’un excès de zèle d’un seul centre ? Difficile de le savoir pour l’instant.
Ce qui est certain, en revanche, c’est que l’application de cette règle pourrait avoir des conséquences économiques. Nous le savons tous, une partie importante des timbres français émis depuis les années 1960 conserve aujourd’hui une valeur marchande essentiellement parce qu’ils peuvent encore servir à l’affranchissement. Les maisons de vente l’indiquent d’ailleurs clairement en décrivant ces lots comme étant vendus « pour la faciale ».

Si les timbres modernes de France deviennent plus difficiles à utiliser, voire inutilisables, ils pourraient, à l’avenir, ne plus trouver acquéreurs qu’à grand peine – ou alors à des montants inférieurs à ceux actuels. Une conséquence qui pourrait peser sur la valorisation de nombreuses collections lors de leur revente. Dans ce contexte, notre conseil est le suivant : si vous possédez des timbres récents que vous envisagez de vendre, il pourrait être intéressant de vous interroger sur l’opportunité de le faire dès à présent. Vous pouvez bien entendu nous contacter pour être conseillés à ce sujet.
Après notre sondage sur la catalogue Yvert et Tellier, Timbres Magazine nous répond
C’est toujours un plaisir de lire Timbres Magazine - vous le savez - et un plaisir encore plus grand de constater que nos propres analyses y font réagir. Dans le dernier numéro, Michel Melot et « Aristote », l’éditorialiste du magazine, reviennent sur le sondage que nous avions mené en octobre sur l’avenir du catalogue Yvert et Tellier. Et leurs commentaires méritent, à leur tour, d’être discutés.
Pour mémoire, les enseignements clés de ce sondage étaient les suivants : 50 % des répondants n’envisagent pas d’acheter l’édition 2026 du catalogue, faute d’évolution des cotes, et 89 % d’entre eux souhaitent que ces cotes soient à l’avenir alignées sur les prix du marché - ou du moins ajustées progressivement.
Les points de vue exprimés par Timbres Magazine sont d’autant plus intéressants que le titre appartient à Yvert et Tellier : on peut donc y voir, sinon une prise de position officielle, du moins une indication de la façon dont l’éditeur perçoit l’avenir de son propre catalogue.
Le texte intégral de ces articles peut être consulté sur le site Coppoweb, qui propose chaque mois une revue de presse philatélique, mais en voici l’esprit général. Le magazine estime que notre sondage est pertinent, mais trop limité en nombre de participants (305 exactement) pour représenter l’ensemble des collectionneurs. Il rappelle également que l’expérience passée des Éditions Cérès montre que la baisse des cotes entraîne une baisse des ventes des catalogues, ce qui explique la prudence actuelle d’Yvert. Enfin, Timbres Magazine insiste sur l’évolution du rôle du catalogue : autrefois attendu pour ses hausses de cotes, il est désormais concurrencé par Internet, qui fournit immédiatement les prix du marché. Pour Aristote, la vraie valeur du catalogue n’est plus la cote mais la documentation : dentelures, procédés d’impression, variétés, informations techniques. Acheter un catalogue chaque année n’aurait donc plus beaucoup de sens pour les cotes, mais en aurait encore pour enrichir ses connaissances.
Concernant ce qui vient d’être dit, il y a un point sur lequel nous divergeons. Dire que 305 répondants ne représentent pas grand-chose nous semble discutable. En philatélie, 300 réponses spontanées représentent au contraire une base solide. Nous ne prétendons pas qu’elles reflètent toute la population des collectionneurs, mais lorsque près de 9 personnes sur 10 convergent vers la même opinion, il est peu probable qu’un échantillon plus large aurait amené à une conclusion radicalement différente.
En revanche, pour le reste, nous comprenons la position de Timbres Magazine. Nous avons récemment échangé sur ce sujet avec Philippe Loeuillet, dirigeant de Cérès Philatélie : la baisse des cotes de leur catalogue avait effectivement entraîné une diminution de ventes, car de nombreux négociants préféraient utiliser les catalogues concurrents comme référence commerciale - plus avantageuse pour eux.
Dans ce contexte, il apparaît que l’avenir d’Yvert et Tellier ne passera vraisemblablement ni par une hausse des cotes, qui n’aurait pas de sens, ni par une baisse franche, qui apparaît trop risquée. L’évolution la plus vraisemblable est ailleurs : dans une accentuation de la dimension encyclopédique, en enrichissant l’information documentaire du catalogue pour en faire une base de référence permanente.
Si telle est l’ambition, nous ne pouvons que l’encourager. Beaucoup se souviennent encore de la période - fin des années 1990, années 2000 - où chaque édition du catalogue était accompagnée d’un Livret de l’expert, consacré à un thème approfondi : le Pont du Gard, les Jeux Olympiques de 1924, les timbres gravés, et bien d’autres. Ces livrets étaient très appréciés, car ils offraient un éclairage dense et utile sur des aspects que le catalogue général ne pouvait traiter en détail.

Réintroduire ce type de dossiers - pourquoi pas plusieurs par an, en variant les thématiques (classiques, semi-modernes, variétés, raretés, usages postaux, fins de catalogues…) - serait sans doute l’un des meilleurs moyens de redonner aux philatélistes l’envie d’acheter le catalogue chaque année, non plus pour les cotes, mais pour obtenir des éclairages qu’ils ne trouveraient pas ailleurs.
Pourquoi le numéro 100 a-t-il disparu du catalogue Yvert et Tellier ?
Pour rester sur le thème des catalogues, arrêtons-nous sur une question soulevée par M. Pascal Levallois, à laquelle nous répondons avec plaisir. Pourquoi le catalogue Yvert et Tellier ne comporte-t-il pas de numéro 100 ? Peut-être ne l’aviez-vous jamais remarqué, mais la numérotation saute en effet directement du 99 au 101. Et pourtant, ce numéro a bel et bien existé… longtemps même.
Pendant près de quarante ans, Yvert et Tellier a attribué le n°100 à un timbre précisément décrit et coté : un 20 centimes Sage bleu, type II, lequel a ensuite disparu soudainement… sans explication.
L’histoire commence en 1876. Comment l’attestent les archives de la Poste, le 30 novembre 1876, un 20 c Sage bleu est effectivement créé. La raison est la suivante : à la Chambre, les députés débattent alors d’un abaissement du tarif de la lettre simple, fixé à 25 centimes. Anticipant une réduction de 5 centimes, le ministre des Postes, Léon Say, fait imprimer un stock de timbres à 20 centimes.
Finalement, le projet de loi est rejeté : la baisse ne prendra effet qu’en 1878, mais à 15 centimes, et non à 20. Résultat : le stock fraîchement imprimé de timbres devient inutile… et on les détruit donc en février 1880. Du moins en théorie.
Car l’on découvre, bien plus tard, que quelques feuilles non dentelées ont échappé à l’incinération. Elles réapparaissent sur le marché… mais faussement dentelées, afin de faire croire que le timbre a véritablement existé. C’est sur cette base que le fameux « n°100 » entre dans la littérature philatélique et qu’il se retrouve coté dans les catalogues.
À cela s’ajoutent, autre supercherie, des réimpressions Granet, elles aussi faussement dentelées, et que certains marchands vendent comme étant d’authentiques « n°100 ».

À quel moment exact ces tromperies ont-elles été démasquées ? Nul ne le sait vraiment. Mais elles l’ont été, et le numéro 100 a fini par disparaître discrètement du catalogue Yvert et Tellier, laissant aujourd’hui une lacune sur laquelle les collectionneurs continuent de s’interroger.
Faites estimer votre collection par les experts de référence en France
Peut-être avez-vous passé des années à constituer une collection soignée, pièce après pièce. Ou peut-être avez-vous d’hérité d’un ensemble monté en albums, bien conservé. Aujourd’hui, vous envisagez de vendre. Mais à quel prix ?
Pour le savoir, nous vous proposons une analyse gratuite, sans engagement, et fondée sur la réalité du marché.
📩 Écrivez-nous via notre formulaire 👉 https://www.timbres-experts.com/pages/formulaire
📷 Joignez si possible quelques photos des pages des pages les plus significatives de vos albums (commencez par les timbres anciens et ceux accompagnés de certificats).












"Yvert & Tellier ne préfère pas baisser la cotation des timbres de son catalogue car cela provoquerait une baisse des ventes du catalogue" !!! Alors là, je n'achète absolument pas l'argument !
Où est l'étique de l'Editeur ? Ils préfèrent imprimer un catalogue où les informations n'ont aucun sens pour ne pas perdre de chiffre d'affaires !!
Là, les bras m'en tombent !! Ce n'est pas avec des positions comme cela qu'on va rendre la Philatélie plus attractive et plus moderne.
Et, pour ma part, je pense exactement l'inverse. Si les catalogues exprimaient la valeur réelle du marché de la Philatélie sans à faire - xx% pour avoir la valeur réelle des timbres, il y aurait beaucoup plus d'acheteurs des catalogues. Mais pour cela il faut faire une opération vérité, pas un -10%. C'est une revue complète qu'il faut faire avec le plus souvent un -75 % à - 80 % sur la cote actuelle pour avoir les vrais prix de marché.
Mais à l'inverse, il y aurait aussi des hausses à pratiquer. Je prends l'exemple (un exemple simple et courant, pas une oblitération unique) de l'oblitération cachet à date type 22 sur le 20 c Empire non dentelé (14A) (je l'appelle le cachet à date perlé) : cote 30 euros chez Y&T. Et bien si vous en avez 10 en état TB et bien marqués, je les prends les 10, pleine cote ! Et des exemples à la hausse sur les oblitérations des timbres classiques de France, j'en ai plein !
Mais pour cela il faudrait que les éditeurs de catalogues se donnent la peine de suivre les prix en VO et sur les sites de vente sur Internet et fassent des actualisations tous les ans. Dans ce cas, je peux vous dire que les ventes de catalogues progresseraient fortement. Et il y aurait un intérêt à l'acheter tous les ans.